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MANGUEL Alberto
(13/03/1948 - )


alberto manguel


Photo prise de : http://www.anaobiols.com/portfolio/alberto-manguel.html

"Alberto Manguel, né le 13 mars 1948 à Buenos Aires, est un écrivain, traducteur et critique littéraire argentino-canadien. Journaliste (presse, radio, télévision), il a publié de nombreuses anthologies, des romans, des traductions et des essais.

Il a grandi en Israël (où son père était ambassadeur d’Argentine), puis dans son pays natal où, dans sa jeunesse, il a fait la lecture à Jorge Luis Borges devenu aveugle.
Il a résidé par la suite dans divers pays, notamment une vingtaine d’années à Toronto (Ontario, Canada). Il est devenu citoyen canadien en 1985.
Il s'est installé en France en 2001 et a vécu dans le prebytère d'un village du Poitou (Mondion). En 2014, il est allé à New York puis s'est installé à Buenos Aires, où il a été nommé fin décembre 2015 directeur de la Bibliothèque nationale d'Argentine, dont il a démissionné en 2018. Il a vendu son presbytère et remballé sa fameuse bibliothèque aux 30 000 ouvrages.
" (source, revue et modifiée : Wikipedia)

Il a notamment reçu le Prix Médicis essai 1998 pour Une Histoire de la lecture (1996)


petites histoires de la littérature américaine

Petites histoires de la littérature américaine (A gossipy history of American Litterature, 1999). Actes Sud. 63 pages. Hors commerce.
Ce petit livre présente des anecdotes liées à des auteurs américains, par ordre chronologique, sans commentaires.
Bien sûr, s'ils n'ont pas l'intérêt des essais de Manguel (Une Histoire de la lecture, Dans la forêt du miroir...), ces petites histoires (de quelques lignes à une page : le titre anglais, gossipy history, est plus parlant que le titre français) sont souvent drôles, parfois anecdotiques, parfois édifiantes ou tragiques.

Voici quelques-unes de ces petites histoires :

Noah Webster (1758-1843)
"Noah Webster, auteur du grand dictionnaire qui porte encore son nom, était occupé à embrasser la bonne lorsque son épouse entra dans la pièce.
“Dr Webster ! s'écria-t-elle. Je suis surprise !”
“Non, ma chère, répondit le grand lexicographe. Je suis surpris. Vous êtes étonnée.”
" (page 8)

Ralph Waldo Emerson (1803-1882)
"Dans sa vieillesse, Emerson souffrait de ce que l'on identifie aujourd'hui comme la maladie d'Alzheimer. Sa fille le surprenait parfois dans son bureau, en train de parcourir ses propres livres, qu'il ne se rappelait par avoir écrits, et s'arrêtant de temps à autre à certains paragraphes en hochant la tête et en marmonnant : “Pas mal, pas mal” " (page 10).

Nathaniel Hawthorne (1804-1864)
"Hawthorne était foncièrement puritain. Un jour où il rendait visite à un ami dont l'épouse faisait d'excellent thé, celle-ci lui dit en passant : “Eh bien, Mr Hawthorne, je sais que vous êtes esclave de mon thé.” Hawthorne ne répondit rien, mais il nota mentalement qu'il s'était montré d'une indulgence coupable envers lui-même, et à partir de ce soir-là, il ne toucha plus à une tasse de thé pendant cinq ans." (page 11).

Emily Dickinson (1930-1886)
"Elle avait en horreur toute espèce de changement. Quand une vieille servante quitta la maison, Emily se sentit perdue. “Son départ m'a fait mal, écrivit-elle, car j'étais habituée à elle, et même un nouveau rouleau à pâtisserie a quelque chose de gênant." (page 15).

Henry James (1843-1916)
"Henry James se trouvait à Windsor en compagnie d'Edith Wharton et il lui fallait demander son chemin. Voyant un vieil homme qui les observait de sa fenêtre, il s'adresse à lui en ces termes : “ Mon ami, en deux mots, nous venons, cette dame et moi, d'arriver à Slough, c'est-à-dire, pour être plus précis, nous venons de passer par Slough en venant ici, ayant pour tout dire roulé jusqu'à Windsor depuis Rye, qui était notre point de répart ; et comme l'obscurité nous a rattrapés, nous vous serions obligés si vous pouviez nous dire où nous sommes à présent par rapport à, disons, la High Street qui, ainsi que vous le savez évidemment, mène au château, après qu'on a laissé à sa gauche le virage vers la station de chemin de fer. Bref, mon bon ami, voici ce que je voudrais vous demander en un mot : à supposer que nous ayons déjà (comme j'ai des raisons de le penser) dépassé le virage vers la gare (qui, dans ce cas, soit dit incidemment, ne se serait sans doute pas trouvé à notre gauche mais à notre droite), nous sommes maintenant par rapport à...”
Incapable de se contenir davantage, Edith Wharton l'interrompit : “De grâce, demandez-lui où se trouve la King's Road”.
“Oh ? fit James. La King's Road ? Précisément ! Très juste ! Pouvez-vous, en effet, mon bon ami, nous dire où, par rapport à notre position actuelle, se trouve exactement la King's Road ?”
“C'est là qu'vous êtes”, répondit le vieux visage à la fenêtre.
" (page 19-20)

"Henry James eut une attaque et se crut en train de mourir. Sa première pensée fut : "Alors la voilà enfin - la Chose Distinguée". (page 21).

Edith Wharton (1862-1937).
"Elle confiait un jour à son ami Henry James qu'elle avait acheté la voiture dans laquelle ils roulaient grâce aux ventes de son dernier roman. “Grâce aux ventes de mon dernier roman, fit James d'un air rêveur, j'ai acheté un petit chariot, une sorte de charrette à bras sur laquelle on transporte de la gare à ma maison les bagages de mes invités. Elle a besoin d'une couche de peinture. Grâce aux ventes de mon prochain roman, je la ferai peindre." (page 22)

stein
Jacques Lipchitz : Gertrude Stein, 1920. Bronze.

Gertrude Stein (1874-1946)
"Le sculpteur Lipchitz souhaitait faire un buste de Gertrude Stein. Au cours de la conversation, elle lui demanda : “Jacques, vous ne connaissez bien sûr pas grand-chose à la littérature anglaise, mais à part Shakespeare et moi, qui croyez-vous qu'il y ait ?” " (page 25)

TS Eliot (1888-1965)
"En 1929, il fut l'invité de l'Oxford Poetry Club. Un jeune homme dans l'assistance lui demanda : “S'il vous plaît, monsieur, que voulez-vous dire quand vous écrivez : Madame, trois léopards blancs étaient assis sous un genévrier ?” Eliot le regarda et lui répondit : “Je veux dire : Madame, trois léopards blancs étaient assis sous un genévrier.“ " (page 34)

Eugene O'Neill (1888-1953)
"Jean Harlow lui envoya un câble alors qu'il se trouvait en Europe afin de lui demander d'écrire pour elle, après le succès qu'elle avait obtenu dans Hell's Angels. Elle le priait de répondre par câble en PCV et de limiter sa réponse à vingt mots. Il écrivit : “Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non O'Neill.” "(page 36).

Sylvia Plath (1932-1963).
"Plath souffrait de terribles dépressions et, en désespoir de cause, elle demanda à son psychiatre qu'on lui fasse une lobotomie afin de supprimer sa souffrance. Le psychiatre rit. “Vous ne vous en tirerez pas aussi facilement”, répondit-il." (page 56)

Russel Banks (1940).
"Pendant un symposium littéraire à Ottawa, un professeur d'université s'indigna du fait que Banks avait fait plusieurs erreurs sociologiques en décrivant la vie d'un enfant fugueur dans son roman Sous le règne de Bone. Banks s'excusa. “Je regrette, dit-il. Elevé en Nouvelle-Angleterre, avec un père alcoolique, en difficulté avec la police pour fauche à l'étalage et usage de marijuana, m'étant enfui de chez moi et ayant volé une voiture à seize ans, je n'ai jamais eu le temps d'étudier la sociologie.” " (page 59).

On trouve également des anecdotes sur Benjamin Franklin, Fenimore Cooper, Poe, Melville, Whitman, Alcott, Twain, William Carlos Williams, Marianne Moore, Chandler, Dorothy Parker, Faulkner, Nabokov, Morrison, etc.




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