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Du 01/06/2010 au 03/06/2010.

Coimbra. 157 000 habitants (Guide du Routard 2010).

Prenons le train, et une centaine de kilomètres vers le sud...

...nous arrivons à Coimbra (encore deux cents kilomètres plus au sud, ce sera Lisbonne). C'est l'une des plus prestigieuses cités du Portugal. Elle fut la capitale du Portugal, de 1139 à 1256.

La première université portugaise fut fondée à Lisbonne en 1290 (l'université de Salamanque, la première de la péninsule Ibérique, fut fondée en 1218). Elle fut transférée à Coimbra en 1308, et fit ainsi plusieurs fois l'aller-retour entre les deux villes. "C'est finalement João III, dit le Pieux, qui, soucieux d'éloigner du siège du pouvoir les étudiants jugés trop subversifs, décida en 1537 de la renvoyer définitivement à Coimbra. Alors que l'université occupait jusque-là les murs du monastère de Santa Cruz, le roi, bon prince, lui octroie l'alcáçova (forteresse), ancien palais royal qui domine la colline, et en profite pour la réformer profondément. "(Géoguide).
Au XX° siècle, avec l'avènement de la République, d'autres universités sont créées : celle de Lisbonne, et celle de Porto. "En mettant fin à son caractère hégémonique, les républicains entendent bien démocratiser l'enseignement. [...]"
Puis : "Le nouvel homme fort du régime, Anotonio de Oliveira Salazar, un ancien professeur d'économie de latide université, procède à la démolition de nombreux édifices de la ville haute : églises, collèges Renaissance, vieilles républicas et anciennes demeures privées manuelines et baroques, qu'il remplace par une architecture imposante, austère et totalitaire, et où désormais ont lieu la plupart des cours." (Géoguide).
Il y a 20 000 étudiants.
"C'est là qu'est né le fado de Coimbra, plus doux que celui de Lisbonne (de par la finese de accords de notes) ; l'étudiant parle d'amour et surtout de saudade, la nostalgie de la femme aimée dont il est séparé et de la vie de famile dont il est éloigné."

Bon, on n'est pas dépaysé : ici aussi, ça grimpe plus que ça ne descend.

Jetons un oeil sur la devanture d'une librairie... Ce n'est pas du Marc Lévy portugais.

Allons manger. J'ai faim. Mon petit guide me conseille un petit restaurant populaire qui ne paye pas de mine, mais avec une cuisine traidtionnelle de qualité à un prix fort correct. Il est perdu quelque part dans une ruelle.


Ah, voilà le chanfana recommandé.

C'est rudement bon. Ca rappelle le coq au vin (pour la sauce), sauf que c'est du mouton. C'est du mouton au vin, quoi.

Finissons par un petit café avec du sucre Pessoa.

 

Maintenant que l'on a bien mangé, allons voir la Sé Velha, la plus ancienne cathédrale du Portugal (après celel de Braga, dit Géoguide, ce que Le Guide du Routard ignore, comment faire confiance à qui que ce soit ?).

C'est un édifice roman, dessiné par un architecte français et ouvert au culte en 1184, "procure une impression d'horizontalité. Avec ses allures fières de château fort crénelé, il traduit la tendance défensive qui prévalait encore au moment de la Reconquête." (Géoguide).
Les grands reporters du Guide du Routard, déjà présents sur les lieux, apportent des précisions : "Elle commença à être édifiée alors que l'on apercevait encore au loin les cavaliers maures en fuite."

Entrons.

Dans le prolongement de l'entrée, tout au bout, voici la chapelle principale. "Elle abrite depuis 500 ans le magnifique retable du maître-autel, de l'époque de transition du gothique flmboyant (XV°-XVI° siècles). Oeuvre commandée par l'évêque Dom Jorge de Almeida aux maîtres flamands Olivier de Gand et Jean d'Ypres." (extrait de la plaquette de présentation).

Chapelle du Très Saint-Sacrement. Daté" de 1566, style Renaissance, chef-d'oeuvre de Jean de Rouen [...] En haut les magnifiques sculptures du Sauveur et des Apôtre. En bas, les Evangelistes et la VIerge à l'Enfant. Ce retable constitue un véritable compte-rendu du Concile de Trente" (extrait de la plaquette explicative) :

Portrait de la reine Sainte Elizabeth, Princesse d'Aragon et Reine du Portugal. Tableau du XVII° siècle. On voit également le tombeau d'un évêque du XIII° siècle.

Notre Dame de la Conception, de Frei Cipriano da Cruz (XVII° siècle) :

 

Allons maintenant voir le cloître.

"Avec sa pierre rongée par l'humidité, il ne laisse pas un souvenir impérissable, si ce n'est sa belle série de vingt rosaces de pierre, aux géométries toutes différentes." (Géoguide).
Il est quand même pas mal, franchement. J'aime bien les cloîtres.

On voit bien que les rosaces sont en effet toutes différentes :

Le livre du moment.

La plaquette raconte des choses intéressantes sur les problèmes de traduction.
Le jardin, appelé Jardin biblique, est encore en cours d'aménagement.
"Le Nouveau Testament a lui aussi été rédigé par plusieurs auteurs, mais en grec, et a été canonisé par l'Eglise à la fin du II° siècle.
Il s'agit donc de textes bibliques sacrés qui, pour cette raison même, ne peuventêtre modifiés. Ils ont été traduits dans de nombreuses langues et un grand nombre de ces traductions n'a pas identifié correctement certaines plantes mentionnées dans les textes originaux en hébraïque, araméen ou grec.
Par conséquent, sur les 160 plantes citées dans les bibles europénnes, seule une centaine est correctement identifiée.
Quelques plantes ne sont citées qu'une fois, comme l'oignon et l'ail, et d'autres le sont plus souvent, comme l'orge, mentionnée seule une traintaine de fois, et tout autant avec le blé." (plaquette de présentation).

Mais continuons notre tour de cloître. Nous arrivons dans une chapelle qui contient le tombeau du premier gouverneur de la Coimbra après la Reconquête du XI° siècle, Dom Sesnando, "un diplomate illustre, d'origine mozarabe, qui a renforcé les liens entre les communautés musulmane et chrétienne".

Un tridacne du XX° siècle, ramené de l'Océan Indien dans la première moitié du XX° siècle, semble-t-il. J'aime bien.

Ressortons, et contournons la cathédrale. Nous trouvons un olivier vieux de 1100 ans.

 

 

 

Continuons à grimper...

Nous arrivons devans Sé Nova, la "nouvelle" cathédrale, commencée en 1598. "[...] elle ne présente pas d'intérêt majeur" (Géoguide).

Nous allons maintenant aller visiter l'Universidade.
Sur le chemin,ça grimpe (surprise !)

On entre par la Porta Férrea (Porte de Fer, 1634), construite à l'emplacement de la porte muslmane primitive....

... "qui ouvre sur une vaste cour terminée par un belvédère et au milieu de laquelle se dresse une statue du roi João III (1502-1557)" (Géoguide).

Voici par où nous sommes entrés...

... cette porte se trouvant à droite de la cour que l'on voit maintenant :

Retournons-nous :


On voit que l'on est en hauteur par rapport à la ville.

Il y a de nombreuses salles à visiter (Sala do exame privado, créée dans l'anvienne chambre du roi en 1537 ; Sala Grande dos actos, destinée aux grandes cérémonies, Capala de São Miguel, chapelle au portail manuélin, avec des murs couvers d'azulejos du XVII° siècle...) , une tour à grimper (qui était fermée pour travaux), rare exemple de tour civile baroque.

Et puis la Biblioteca Joanina. La foule se presse pour la visiter.

"Sa construction, entreprise, à partir de 1717, à l'extérieur du périmètre islamique primitif, sur l'ancienne geôle du Palais Royal, s'achève en 1728. Elle est universellement tenue pour l'une des plus originales et des plus impressionnantes bibliothèques baroques d'Europe." (plaquette de présentation). Trois salles ornées de plafonds en trompe-l'oeil... "Ces salles sont entièrement revêtues de somptueuses étagères, décorées de motifs chinois réalisés en or sur un fond successivement vert, rouge et or, et pourvues d'élégantes vérandas."
On n'a pas le droit de photographier. Donc, je ne photographie pas. D'autres le fond, et à force, ça m'agace, alors je fais pareil. Ce n'est pas bien.
Il y a 30 000 livres, paraît-il. "Elle en comptait autrefois plus d'un million, mais beaucoup ont été déplacés vers la nouvelle bibliothèque et 300 000 parmi les plus précieux sonten sécurité dans les sous-sols. "Le bois exotique, le marbre et l'or en provenance des trois continents où les Portugais avaient des possessions, outre leur faste, protégeaient les livres de l'humidité."
C'est décidé, je vais moi aussi mettre du bois exotique, de l'or et du marbre, mais juste pour protéger mes quelques livres.

D'un des bâtiments, on a une jolie vue sur la ville et on voit bien l'Ancienne Cathédrale, Sé Velha :

Voilà, la visite de l'Université est finie. On va traverser le rio Mondego pour voir de plus près ce qu'il y a en face. Sur le chemin, on voit le moyen de transport de la ville :

Ce que ça grimpe...

Mais ça finit par descendre, ouf.
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Nous voici de l'autre côté.

 

Et on est arrivé au Mosteiro de Santa Clara-a-velha. Ca a l'air fermé. En fait, ça ne l'était pas forcément, mais l'entrée est remarquablement bien dissimulée à cent mètres de là !

On y retournera demain.

Pour s'occuper, on peut aller voir Portugal dos Pequenitos, le Portugal pour les peits, "Une ville miniature, ou le Portugal mis à la portée et à l'échelle d'un enfant de cinq ans." (Géoguide).

Bof, je suis à court d'eau, il fait très chaud, j'ai un bon bouquin qui m'attend et une chambre d'hôtel sur la rive d'en face.

Plus tard, sortie ravitaillement. Une petit Sagres avec un gâteau, en terrasse d'une pâtisserie. C'est rudement bien, ces terrasses où l'on peut manger des gâteaux et autres pour vraiment pas cher.

Et puis, c'est la nuit, avant une nouvelle journée, la dernière à Coimbra.

 

Retraversons le Rio Mondgo et retournons au Mosteiro de Santa Clara-a-Velha, qui semblait fermé hier.
Il s'agit d'un monastère fondé au XIII° siècle. Construit aux abords de la cité, il fut définitivement abandonné en 1677, après que d'incessantes montées des eaux du Mondego l'eurent rendu insalubre. Depuis, cet endroit n'avait cessé d'être la proie du fleuve et les alluvions l'avaient progressivement enseveli, lui donnant un aspect pathétique et romantique, avec ses piliers enlisés dans le limon. Aujourd'hui, après une vaste campagne de fouilles archéologiques, la totalité de la structure du monastère est enfin révélée. Il constitue un exemple unique d'architecture gothique pure, sans modification postérieure au XVII° siècle." (Géoguide).
"La reine Inês de Castro, la célèbre « Reine Morte », y aurait été enterrée après son assassinat." (Guide du Routard).

 

 

A cause des crues, les religieuses abandonnèrent le monastère pour aller plus haut, à Santa Clara-a-Nova. Allons-y (grimpons-y, plus exactement).
Le corps de La Reine Morte y repose depuis 1696.
"Ce vaste bâtiment est aujourd'hui partagé entre une garnison militaire et une congrégation de clarisses." (Géoguide)
Il est vrai qu'il n'est pas folichon.

Entrons.

Le guide du Routard dit qu'on peut se passer de la visite du cloître et du jardin. Pour le coup, il n'a pas tort. Ce n'est pas laid du tout, mais c'est trop grand, on croirait une cour.

Redescendons.

Prenons un raccourci.

Tiens, Miguel Torga (1907-1995), le célèbre écrivain portugais, fait de la publicité post-mortem !

Continuons. Longeons l'aqueduc...

... et allons visiter le Jardim Botânico, fondé en 1772 par le marquis de Pombal.

Entrons dans une "serre froide".

Et finalement, on repart, après s'être fait enfermer dans une partie du parc qui ne devait être ouverte qu'à titre temporaire... toute une histoire pour trouver une sortie...

Le Géoguide écrit : "On pourra presque lui préférer le Parque de Santa Cruz, ou Sereia, pour sa magnifique fontaine rocheuse de Nogeuira, suintante et recouverte de capillaires."
Voici donc cette fontaine rocheuse, très curieuse... Elle est tout au bout, là-bas...

 

Maintenant, rendons-nous au Museu Nacional de Machado de Castro, qui comporte notamment des sculptures de la Renaissance.

Pas de bol, le musée était fermé pour restauration. Nous pouvons visiter les vestiges romains. En effet, à l'endroit où se trouve le musée, les Romains avaient construit un forum. Le problème, c'était la pente. Ils ont construit une plateforme supportée sur la colline par deux niveaux de galeries voûtées, le cryptoporticus, c'est expliqué ici :

On prend un peu le frais.

 

Regagnons la chaleur.

Hmmm... rencontre avec un chat noir dans la Travessa da Esperança...

Et maintenant, visitons la Igreja de Santa Cruz, fondée en 1130.

Voici l'intérieur.

 

Mais le plus beau, c'est le Claustro do Silêncio, chef-d'oeuvre de l'art manuelin bâti vers 1520.

Qu'est-ce que l'art manuélin, me demanderez-vous peut-être.
"La fin du XV° siècle est l'apogée des grandes expéditions maritimes. Dans ce contexte de richesse et de magnificence, on assiste à l'éclosion d'un art nouveau, dont la structure issue du gothique sobre est enrichie d'éléments décoratifs presque extravagants. Le style manuélin doit son nom à Manuel I (roi de 1495 à 1521). Les piliers se tordent en spirale, les voûtes s'ornent de grosses nervures en relief ; un naturalisme exubérant décore les façades et annonce le baroque, comme le remarquait l'historien Eugénio d'Ors. Ce style symbolise la nouvelle richesse du pays, il disparaîtra aussi vite qu'il s'était épanoui, avec la mort du souverain." (Géoguide Portugal).

      

Très jolie fontaine, dans un angle.

  

Décidément, tout à l'heure c'était un chat, maintenant c'est un oiseau.

 

C'était très beau.

Mais dans la catégorie mauvais goût, par contre, là on tient quelque chose.

 

Allez, demain, départ pour Lisbonne !

 

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