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Shunkin, de Tanizaki Junichirô, adaptation de Simon McBurney

Théâtre de la Ville. 18 - 23 novembre 2010.


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A noter que, même s'il s'agit officiellement d'une adaptation de Shunkin et de Eloge de l'ombre, la pièce ne pioche que très peu de phrases d'Eloge de l'Ombre.

 

Au début, Yoshi Oida (voir la photo ci-dessous, l'homme avec les cheveux gris), acteur japonais qui a notamment travaillé avec Peter Greenaway et Peter Brook vient sur scène et parle en français. La suite sera tout en japonais (avec traduction en sur-titre).

Mais la pièce ne commence vraiment qu'un peu plus tard.

Une femme entre. Elle est chargée par la NHK d'enregistrer le texte de Tanizaki, Shunkin. Elle a plein d'idées, mais un type que l'on n'entend que parler lui dit que non, non, elle n'est pas là pour avoir des idées. Elle commence à lire, son bureau se déplace sur le côté... des gens déplacent son bureau, en fait.
Cela va être ainsi pendant toute la pièce, des membres de la troupe Complicite construisent et déconstruisent inlassablement le décor stylisé...


... des oiseaux s'envolent... qui sont des oiseaux en papiers, qui font un bruissement d'ailes lorsqu'ils sont bougés par les acteurs...

C'est poétique et remarquable.

La femme, donc, lit le texte, lorsque le narrateur parle. Quand la parole est à Sasuke vieux, c'est Yoshi Oida qui intervient, ce dernier observant l'acteur qui joue le rôle de Sasuke jeune...


Les citations qui suivent sont extraites des Propos recueillis par Hugues le Tanneur pour le Festival d'Automne à Paris et le Théâtre de la Ville-Paris.
"Il y a quelque chose dans ce récit qui plonge profondément dans la psychologie japonaise mais qui touche aussi notre psychologie occidentale. C'est très puissant parce que nous n'avons pas l'habitude de voir des personnages pris dans ce type de relation. A savoir une relation extrêmement brutale qui est en même temps une histoire d'amour très forte. En un certain sens, cela dessine le parcours d'une histoire d'amour telle que tout le monde peut la connaître. L'amour, ce n'est pas un lac tranquille.
[...] on s'appuie sur le texte qui mêle très étrangement l'intensité de la relation sado-masochiste et une certaine légèreté. De même, il y a à la fois un côté distant, froid, presque scientifique. C'est plein de contradictions, ce dont rend compte le narrateur qui, tout en évoquant cette histoire, se demande toujours si c'est vrai ou si tout cela n'est pas qu'affabulation."

"Il y a des éléments de nô et de bunraku mais dans une forme très contemporaine. Il y a notamment une marionnette qui est manipulée comme le bunraku par trois officiants. Cette marionnette renvoie à l'enfance et en particulier aux premières années de Shun-kin."


Des vidéos sont projetées...

... parfois avec du texte. "[...] certaines nuances ne sont pas compréhensibles à l'oral, les Japonais ont besoin de voir le texte écrit. C'est pourquoi à certains moments dans le spectacle, le texte écrit apparaît derrière les acteurs. D'autre part, depuis quinze ans que je m'intéresse à l'écriture japonaise, j'ai peu à peu découvert que ce qui est admiré, c'est ce qui n'est pas concret. Le sens ne doit jamais être trop précis, trop formalisé. Donc, curieusement, moins un auteur est clair, plus il est apprécié. C'est lié à l'idée de capturer l'éphémère, l'insaisissable."

Le shamisen est joué par Honjoh Hidetaro. "C'est un maître, il est extraordinaire. Il a composé la musique qu'il interprète lui-même sur scène."
On le voit dans le fond, à droite :

 

 

La pièce est remarquable, même si j'étais content d'avoir lu le texte de Tanizaki avant, car il y a énormément à voir... la lecture du sur-titrage (très bien fait, il y a un sur-titre et un sous-titre, tout le monde peut voir) ne permet pas toujours de bien apprécier les changements d'élements de décor ou les vidéos projetées.

A la fin du spectacle (là, la photo est de moi, tout de suite c'est moins beau... on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a...) :

 

Mais je tente de me rattraper un peu plus tard, sur le chemin du retour, avec une jolie lune dans les nuages, et un arbre éclairé par un lampadaire.

En voyant cette lune, j'avais pensé à la célèbre photo d'Edward Steichen, The Pond-Moonlight (1904).

En toute modestie, bien sûr.


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