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Hans Jakob Christoffel von Grimmelshausen
(Gelnhausen, Hesse, 22/06/1622 - Renchen, Bade-Wurtemberg, 17/08/1676)


grimmelshausen

Grimmelhausen est connu avant tout pour son fameux roman Les Aventures de Simplicius Simplicissimus.

"Il naît dans une famille bourgeoise en Hesse. Il fréquente l'école pendant environ 6 ans jusqu'au pillage et la destruction de sa ville natale en 1634, pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648).

Commencent alors ses tribulations. L'extrême pauvreté, la solitude de la vie des réfugiés dans la forêt, les atrocités de la guerre lui fourniront les éléments autobiographiques de ses écrits. À 18 ans, il devient soldat, puis en 1648 secrétaire dans le régiment impérial du colonel Reinhard de Schauenburg, où il se convertit au catholicisme et reprend l'ancien nom noble de ses ancêtres éloignés.

Grimmelshausen quitte l'armée après le traité de Westphalie. De 1649 à 1665 il est régisseur de domaines, puis aubergiste en 1666, alors qu'il publie son premier livre, le Satyrischer Pilgram Joseph.

Il publie sous un pseudonyme en 1668 Der Abenteuerliche Simplicissimus Teutsch, d.h. die Beschreibung des Lebens eines seltsamen Vaganten, genannt Melchior Sternfels von Fuchsheim, connu en français comme Les Aventures de Simplicius Simplicissimus, le plus grand roman du dix-septième siècle allemand. Assez largement autobiographique, Simplicius Simplicissimus narre les tribulations absurdes et drolatiques de son héros éponyme à travers les péripéties de la guerre de Trente Ans (1618-1648). Le récit est entrecoupé de discours moraux sur les maux, hypocrisies et contradictions de l'époque baroque et ses conflits religieux." (Wikipedia)

 

la vagabonde courage
Couverture : Hieronymus Bosch, Le Jugement Dernier, 1504 (?), détail. Akademie der Bildenten Kunste, Vienne.

- La Vagabonde Courage (Lebensbeschreibung der Ertzbetrügerin und Landstörtzerin Courage, 1669). 180 pages Libretto. Traduit de l'allemand par Maurice Colleville (probablement en 1963). Préface de Gérard Chaliand.

L'héroïne est une "héroïne picaresque dans la veine de la grande tradition littéraire espagnole, tel le Guzman de Alfarache de Mateo Alemán, traduit à l'époque en langue allemande et que Grimmelshausen devait connaître. Ce dernier campe, pour la première fois dans la littérature européenne, une héroïne ayant la libre disposition de son corps et de ses choix, bien que son existence soit déterminée par les événements qui mirent à feu et à sang l'Allemagne et l'Europe centrale.
Courage ne se contente pas de subir vaillamment les coups du sort, elle assume, s'adapte, reprend l'initiative, conserve sa liberté d'action, use de ses talents, de sa beauté et de ses armes, au sens propre du terme. Cette héroïne se taille, au galop, une vie à coups de sabre et d'amants. Elle est dotée d'un tempérament particulièrement ardent, d'une force de caractère à toute épreuve, de rapidité dans la décision, qualités essentielles à une époque caractérisée par les cruautés de la guerre, le retournement des situations et la sauvagerie de la soldatesque.
" (préface, pages 7-8)

"Grimmelhausen, qui a connu la violence dès l'âge de quatorze ans durant une décennie et demie, n'est pas sans savoir dans quel désordre la guerre à outrance peut plonger une société. Il faut par-dessus tout survivre, sauver sa peau, se prémunir du besoin, chercher des protecteurs, passer d'une branche à l'autre, feindre, voler, tromper, puisque c'est la guerre de tous contre tous. Le vainqueur est le prédateur, et le vaincu, tant qu'il est armé, cherche à terroriser plus faible que lui." (page 12).

Courage, une vieille femme, raconte la vie agitée qu'elle a menée dans sa jeunesse. Elle s'adresse à Simplicissimus. Si, comme moi, on n'a pas lu préalablement Simplicius Simplicissimus, ça n'est pas grave.
"Si je prétendais savoir quels ont été mes parents, je mentirais ; - et ce ne serait pas la première fois. [...]
Le prix de ma pension était ponctuellement expédié par mon père, mais je ne savais d'où ; quant à ma mère, elle m'envoyait ses amitiés ; je ne lui ai jamais adressé la parole de ma vie. [...]
On me préservait de la fréquentation des hommes, comme on préserve les beaux tableaux de la poussière.
" (pages 21-22).

Son enfance est donc très tranquille.
Mais vient le jour où des soldats sont sur le point d'arriver en ville : nous sommes pendant la guerre de Trente Ans. Pour éviter de se faire violer, notre héroïne doit se déguiser en jeune homme. C'est le début d'aventures rocambolesques, comme un tour de montagnes russes : Courage gagne beaucoup d'argent, puis perd beaucoup, mais fait ce qu'il faut - par tous les moyens - pour regagner de l'argent, sans se laisser abattre.
Elle aime les hommes et le combat. Voici un passage qui illustre ses dons dans ce dernier domaine :
"Je frayai donc à coups de sabre un chemin à mon superbe étalon - qui n'avait point eu son pareil à Prague - jusqu'à ce que je rencontrasse un capitaine de cavalerie, de noble famille danoise, que je saisis par les cheveux et ramenai de la mêlée jusqu'à mon fourgon. Nous avions reçu, mon cheval et moi, de sérieux coups sans doute, mais sans laisser cependant une seule goutte de sang sur le champ de bataille ; nous nous en tirâmes seulement avec quelques horions et des bosses. Voyant que la chance me favorisait, je rechargeai mon fusil, je me mis en chasse et je ramenai encore un officier du train, ainsi qu'un simple cavalier ; tous deux ne remarquèrent que j'étais une femme que lorsque je les eus amenés à mes gens et au capitaine dont je viens de parler.
Je ne fouillai aucun de mes prisonniers, car chacun livrait de soi-même son argent et les objets de valeur qu'il possédait
." (page 73).

Courage fonce toujours : "plus folle était la vie que je menais, plus j'y trouvais de saveur !" (page 95).

Un très bon livre, plein d'aventures, d'arnaques en tout genre et de coups du sort.

On notera une histoire de spiritus familiaris (page 117), un peu comme dans La Mandragore (mais elles ne finissent pas de la même façon), de Friedrich de la Motte-Fouqué.
De plus, il existe une autre traduction du texte, un peu plus récente (1990 ?), effectuée par Jean Amsler sous le titre L'Aventurière Courage. Mais l'ouvrage est épuisé...




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