PHOTOS --->  Deux expositions à la Fondation Custodia (30 avril 2016).

Deux expositions à la Fondation Custodia (30 janvier – 30 avril 2016) : "En route ! Dessins néerlandais de paysage. Collection John et Marine van Vlissingen" et "Capturer la lumière - L’œuvre sur papier de Jozef Van Ruyssevelt (1941-1985)"
Nous n'allons pas suivre l'ordre, et commencer par cette deuxième exposition, au sous-sol.

 

Qui est cet artiste belge, Jozef Van Ruyssevelt (Bazel, 1941 - Kalmthout, 1985) ? Wikipedia nous donne des explications, en néerlandais. Il faut donc chercher ailleurs (sauf quand on comprend le néerlandais, bien sûr).

"Peintre et graveur, Josef Van Ruyssevelt a dessiné, gravé et peint presque exclusivement son univers familier et proche : des toits vus de la fenêtre de sa chambre lorsqu’il était étudiant à Anvers, l’intérieur de sa maison à Essen, des objets du quotidien, son jardin aux beaux jours, les bâtiments de son quartier…Si ses eaux-fortes, (paysages ou natures mortes) sont réalisées à l’aide d’un dense et fougueux réseau de fines hachures créant des clairs-obscurs puissamment contrastés et amenant une certaine mélancolie, ses gouaches et pastels, sur les mêmes sujets, surprennent par leurs tonalités chaudes, le lâcher prise dans la gestuelle et leur douceur de vivre qui évoque celle des tableaux de Bonnard, qu’il admire.

Reclus dans son propre monde, passant de l’euphorie à la dépression, du noir à la couleur, Josef Van Ruyssevelt travaille avec boulimie, fasciné par « le miracle de la lumière », attendri par des sujets évanescents dont il fait des motifs récurrents, un vase sur le rebord de la fenêtre, une cafetière sur la table, la vaisselle à l’intérieur d’un buffet, mais qu’il charge de ses émotions, de ses états d’âme, jusqu’à ce matin du 20 mars 1985 où il se jette sous un train. Il a 44 ans. " (extrait de http://www.lagoradesarts.fr/-Jozef-Van-Ruyssevelt-Capturer-la-lumiere-.html )



"[...] est présenté dans le sous-sol de l'hôtel Lévis-Mirepoix un choix d'œuvres sur papier du peintre et graveur flamand Jozef Van Ruyssevelt (1941-1985).

La Fondation Custodia a pu acquérir une douzaine d'eaux-fortes, un carnet d’esquisses et une série de gouaches provenant de sa succession, alors que le cabinet d’arts graphiques du Rijksmuseum à Amsterdam détient l'œuvre graphique presque complet de l'artiste. À l’occasion de cette exposition, les deux institutions ont travaillé en étroite collaboration.

L'accent est mis sur les eaux-fortes de Van Ruyssevelt. Ou comment donner un caractère dramatique aux sujets qui le sont moins : vues fortuites, intérieurs avec chaises et armoires, natures mortes aux bouteilles et aux plantes en pot.

vue de l'atelier
Jozef Van Ruyssevelt, Vue de l’atelier, 1979. Eau-forte, 498 x 397 mm © Rijksmuseum, Amsterdam

Dans sa Vue de l’atelier datée de 1979, un peu de lumière du jour perce encore et vient mollement se refléter sur la surface du meuble vernis. La pièce est plongée dans une épaisse pénombre de hachures. Il faut plisser les yeux pour espérer distinguer quelque chose entre ces traits toujours plus rapprochés, menant vers des recoins toujours plus obscurs. On trouve parfois, au cœur de cette étendue noire, une surface aussi blanche que le papier sur lequel est gravée l'eau-forte.

verre sur verre
Jozef Van Ruyssevelt, Verre sur verre, 1980. Eau-forte, 434 x 557 mm © Rijksmuseum, Amsterdam

Le plateau en verre de Verre sur verre (1980) par exemple. Devant cette zone de lumière émerge, tapie dans l'ombre, une corbeille à trois fruits avec une feuille silhouettée sur le blanc dans une noirceur impénétrable. La lumière fait ainsi toujours face à quelque chose de sombre. Un examen plus attentif montre que cette feuille noire ne possède pas de contour précis : on dirait une forme coupée dans un tissu, aux bords effilochés. Et à quel fruit cette petite feuille appartient-elle ? Une pomme ? Une mandarine ? L’art graphique de Van Ruyssevelt est tout en suggestion. On reconnaît dans ses grandes lignes une nature morte ou un intérieur, mais les détails demeurent indéfinis.

L’exposition présente non seulement un choix de l’œuvre graphique de l’artiste, mais aussi de nombreuses créations en couleur : gouaches, pastels, une esquisse à l’huile. Car le monde intime capturé par Van Ruyssevelt dans ses eaux-fortes était en réalité multicolore et il a fait preuve d’une grande sensibilité pour ces tonalités chaudes et intenses. La juxtaposition avec les œuvres en couleur enrichit la perception des feuilles en noir et blanc et montre aussi comment le graveur a traduit toutes ces gradations colorées dans des contrastes clair-obscurs.

L'exposition s'accompagne de la publication d'un catalogue raisonné de l'œuvre graphique de Van Ruyssevelt, avec des reproductions de la totalité des 200 gravures et des œuvres apparentées exécutées dans d’autres techniques. Le catalogue existe dans une édition néerlandaise et française: Jozef Van Ruyssevelt. L’oeuvre graphique
Par Gijsbert van der Wal
Paris, Fondation Custodia et Varik, De Weideblik, 2016
" ( http://www.fondationcustodia.fr/francais/actueel/tentoonstelling.cfm )

L'exposition commence par des oeuvres de jeunesse (1959-1968)

 

   
A droite, une eau-forte de 1961.

                
Trois eaux-fortes du Rijksmuseum : Arrière-cour, 1959 ; Rangée de maisons, vers 1959 ; Arrière de bâtiments, 1958.

Un peu de couleurs avec l'installation à Essen :

   
A droite, une gouache de 1976.

     
A gauche : Dans la cour. Gouache sur papier gris-bleu ; à droite : Paysage à Essen. Gouache. 1976.


Portrait de Mary, vers 1978. Fusain.

Une série d'eau-fortes qui ressemblent à des collages.

On continue avec pour thème : Intérieur.

    
A gauche : Nature-morte à la cafetière, février 1981 - 2° état et Plantes séchées, février 1981. A droite : Nature-morte dans un buffet, janvier 1980 (3° état). Eau-forte.


Deux Plantes séchées de 1978.

   
Dans la véranda. Huile sur toile. Avril 1980. Museum Henriette Polak, Zutphen.

               
Plantes, janvier 1980 (2° état), eau-forte. En haut : Etoile de Noël, février 1980, eau-forte ; en bas : Trois plantes, 1980, eau-forte et pointe sèche.


Vue intérieure avec une cage à oiseaux, mars 1980 (2° état). Eau-forte et pointe sèche.


L'Atelier. Huile sur toile.


Intérieur, octobre 1978 (1er état), eau-forte.

              
Ode à mon ami René Veris, avril 1981. Pastel. Collection Godfried Wasser, Deurne.


Ombres et lumière, eau-forte et aquatinte, avril 1981.

Allons "vers l'extérieur" :

A gauche : au bord de l'étang, 1984. A droite : L'étang, 1984, eau-forte.

Des paysages à la gouache :
        
Au milieu : Auvergne, 1975 ; à droite : Collines d'Auvergne, 1975.

   
Deux eaux-fortes : Jardin, octobre 1978 ; à droite : Dans le jardin, avril 1981.

Le port d'Anvers (1976) :

                 
A gauche : Soleil blanc au-dessus du port d’Anvers, 1976, gouache sur une esquisse au graphite.

Finissons avec un pastel :

La Boule de verre, septembre 1981. Pastel.

 

Après cette exposition qui est une découverte d'un très intéressant artiste (les gravures), allons voir l'autre exposition : En route ! - Dessins néerlandais de paysage. Collection John et Marine van Vlissingen

"Présentée au Rijksmuseum pendant l’été 2015, cette exposition est dévoilée au public français à partir du 30 janvier 2016 : 100 dessins de voyage, des feuilles d’artistes allant du XVIIe siècle, avec Rembrandt et Jacob van Ruisdael, jusqu’au XIXe siècle avec la génération de Josephus August Knip (1777-1847).

Durant 50 ans, John et Marine van Vlissingen ont minutieusement bâti cette collection de paysages d’artistes néerlandais et flamands représentant la nature aux Pays-Bas, mais aussi en France, en Italie, en Angleterre ou en Afrique.


Les artistes néerlandais ont toujours eu la réputation d’être d’avides voyageurs. À cheval, en diligence, en barge ou à pied, ils ont sillonné le monde durant les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Ils ont à chaque fois témoigné, dans leurs dessins, de la variété des paysages traversés. Pour ceux n’ayant pas l’inclination, le courage ou l’argent pour entreprendre de tels voyages, le travail des autres artistes voyageurs était précieux. Ainsi pour la première fois dans l’histoire de l’art, les paysages n’étaient plus considérés comme arrière-plan de scènes bibliques ou mythologiques, mais comme un sujet en tant que tel.
"( http://www.fondationcustodia.fr/francais/actueel/tentoonstelling.cfm )

Il y a cent oeuvres. L'ensemble est de qualité mais, si je voulais jouer le rabat-joie, je dirais qu'il n'y a pas de grande découverte, ou d'oeuvre qui "scotche". Certes, on ne peut pas faire des découvertes dans toutes les expositions, et il y a ici des oeuvres de qualité, mais aussi pas mal d'oeuvres sur lesquelles on pourra passer un peu plus vite. On notera que les photos permettent souvent de voir les oeuvres en plus grand...

On trouvera ci-dessous quelques oeuvres que j'ai aimées.


Paul Bril (1553/54-1626) : Paysage avec des promeneurs au premier plan. Vers 1606.


Tobias Verhaecht (1561-1631) : Paysage imaginaire, entre 1581 et 1601. Plume et encre brune, lavis bleu et jaune.


Jan Van Goyen (1596-1656) : Paysage d'hiver, 1653.

   
Esaias van de Velde (1587-1630) : Vue d'un village avec une auberge ; paysage de rivière avec une église. Pierre noire.


Andries Both (1611/12-1641) : Vue du canal extérieur d'Utrecht, vers 1630. Plume et encre brune.


Jacob van Ruisdael (1628/29-1682) : Vue du pont Hogesluis sur l'Amstel à Amsterdam, vers 1663. Pierre noire et lavis gris.

On arrive à deux oeuvres de peintres connus (d'accord, Ruisdael l'est aussi) : Rembrandt, à droite, et Carel Fabritius, dans l'angle.


Carel Fabritius (1622-1654) : Tobie et l'ange dans un paysage boisé. Plume de roseau et encre brune, lavis brun. On est toujours très content de voir une oeuvre de Fabritius, le peintre du fameux Chardonneret.
Cette petite oeuvre ne figure d'ailleurs pas dans la liste de wikipedia. Le livret de l'exposition (très fourni) précise : "Fabritius trace avec une plume de roseau pleine de verve ce paysage boisé que domine une ville italienne perchée sur les collines dans le lointain. Il donne ainsi un décor exotique à son thème biblique, comme le faisait souvent son maître Rembrandt. Toutefois, Tobie et l'archange Gabriel qui l'a surpris, se font si discrets dans la composition qu'ils disparaissent presque dans le paysage. Autrefois considéré comme une oeuvre de Rembrandt lui-même ou de Ferdinand Bol, ce dessin n'a été attribué à Fabritius que récemment." (Texte: Service éducatif du Rijksmuseum et Fondation Custodia).


Rembrandt (1606-1669) : Rempart près de la St. Anthonispoort à Amsterdam, vers 1648-1652. Plume et encre brune, lavis brun, 142 x 182 mm. © John and Marine van Vlissingen Art Foundation..
"Comme dans bien d’autres œuvres de la même période, Rembrandt restitue ici parfaitement la scène usant tout simplement de la plume et de l’encre brune, avec un lavis brun sur papier beige, ce qui confère à l’œuvre une luminosité rare et une harmonie tout à fait remarquable." ( http://www.fondationcustodia.fr/francais/actueel/tentoonstelling.cfm )



Caspar van Wittel (1652/56-1736) : Paysage avec cascades de Tivoli, entre 1675 et 1736. Plume et encre brune, lavis gris, bleu et brun clair, rehauts de blanc, sur un tracé à la sanguine.


Reinier Vinkeles (1741-1816) : Vue du Kreizersgracht à Amsterdam, Spectateurs quittant le théâtre, 1760. Aquarelle.


On a presque fini.


Johannes Christiaans Schotel (1787-1838) : Vue près d'une jetée avec un « hoogars», vers 1825. Aquarelle sur un tracé à la pierre noire.


Egbert van Drielst (1745-1818) : Vue du bois de La Haye, 1804. Pierre noire et aquarelle.

 

 

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