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STROSS Charles

(18/10/1964 - )

charles stross       charles stross


sans cheveux... et avec cheveux...

"Charles David George "Charlie" Stross (né à Leeds, le 18 octobre 1964) est un écrivain britannique résidant à Édimbourg. Son œuvre navigue entre science-fiction, horreur et fantasy.
Stross est parfois associé à la nouvelle vague d'écrivains de science-fiction britanniques qui explore principalement la hard science et le space opera. Ses contemporains sont Alastair Reynolds, Ken MacLeod et Liz Williams. Cette nouvelle vague a été fortement marquée par les œuvres de l'écrivain américain Vernor Vinge.

Au cours des années 1970 et 1980, Stross publie un certain nombre d'articles pour le jeu de rôle Advanced Dungeons & Dragons pour la revue White Dwarf.

Charles Stross publie sa première nouvelle, The Boys, dans Interzone en 1987. Son premier roman, Crépuscule d'acier (Singularity Sky) fut publié par Ace en 2003 et décrocha une nomination pour le prix Hugo du meilleur roman. Un recueil de nouvelles Toast: And Other Rusted Futures est publié en 2002, dont plusieurs seront nominées pour les prix Hugo et Nebula. La nouvelle La Jungle de béton (The Concrete Jungle), publiée dans le recueil Le Bureau des atrocités, remporte le prix Hugo du meilleur roman court en 2005. Son roman Accelerando remporte le prix Locus du meilleur roman de science-fiction en 2006." (source : wikipedia).
En 2010, il remporte un nouveau Hugo du meilleur roman court (novella) pour Palimpseste.

 

palimpseste

- Palimpseste (Palimpsest, 2009). Editions J'ai Lu-Nouveaux Millénaires. 158 pages. Roman traduit de l'anglais par Florence Dolisi.
"Tu serreras le poing en fixant le dos du jeune homme que tu vas tuer, celui qui ne deviendra jamais ton grand-père; et en suivant dans la nuit neigeuse ce garçon qui rentre chez lui, tu prieras pour le salut de ton âme, seul dans le noir." (page 7).
C'est ainsi que commence ce court roman, et le lecteur est tout de suite plongé dans l'ambiance des voyages dans le temps et des paradoxes qui vont avec.
Notre héros, Pierce, est (dit la quatrième de couverture) un "patrouilleur du temps" (terme qui fait bien sûr allusion à Poul Anderson). Il a des missions, il contribue à mettre l'Humanité dans le chemin qui lui sera le plus favorable pour sa survie, disons. L'Humanité, ou plutôt les humanités successives, car sur des milliards d'années, il y a des cataclysmes, changement de temps, etc., et il faut effectuer des réensemencements.

Comme il était dit dans la petite bio tirée de wikipedia, on peut penser à Vernor Vinge et autres pour le caractère grandiose et immense, "space operatique" :
"Diapositive n° 10 :
Pendant le milliard d'années qui suivra, le vaisseau Terre et son étoile morte vont rallier à leur cause les autres canots de sauvetage de la flotte : au bas mot, une centaine de naines brunes dix à cinquante fois plus massives que Jupiter, chacune délogée sans ménagements de sa galaxie d'origine par les sondes-robots des Empires Techniques.
De la matière bien utile.
" (page 74).

On a donc une vue globale de l'histoire de la Terre sur pas mal de milliards d'années. Enfin, une histoire au conditionnel, car d'autres voies sont possibles. Du coup, il y a tout un système pour garder trace de toutes les Histoires possibles. Et une bibliothèque, bien sûr (je crois que l'on trouvait déjà cette idée logique chez Asimov, dans La Fin de l'Eternité, livre finalement meilleur que celui-ci, plus profond - je pense à la morale finale -, soit dit en passant).

Les paradoxes temporels sont plutôt pas mal exploités, sans osentation ni excès (on n'est pas dans Docteur Futur, de Philip K Dick, bouquin que j'avais au demeurant bien aimé), parfois même dans la vie de tous les jours de nos agents. Par exemple, deux agents se croisent. La première s'adresse à la deuxième comme s'il l'a connaissait depuis longtemps, ce qui est vrai... sauf que cette deuxième personne ne l'a pas encore rencontrée dans sa vie subjective. On aura plus tard (si l'on peut dire) la première rencontre dans l'autre sens.

Le titre, palimpseste, fait référence à des moments de l'Histoire qui ont été réécrits plusieurs fois, ce qui donne lieu à des descriptions où la réalité fiche un peu le camp, un embrouillamini, puisque le moment est en train d'être réécrit plusieurs fois en même temps par plusieurs personnes, venant de temps différents et ayant visiblement des intentions différentes. Un beau bordel, ce n'est pas peu dire.
Parmi les autres paradoxes, il y a la fin de la cérémonie qui fait que les agents-stagiaires deviennent des agents à part entière. Très bon passage, assez vertigineux.
On trouve aussi des agents qui se surveillent eux-mêmes : les petits jeunes, qui ont bien assimilé les règles, surveillent leur "moi" plus âgé, et donc plus dissipés - ils ont eu le temps de réfléchir.
On peut aussi interroger quelqu'un (dans le cadre d'une enquête), puis revenir dans le temps, et faire en sorte qu'il ne soit pas interrogé. Ainsi, il aura été interrogé sans même qu'il s'en souvienne, puisque l'événement n'a pas eu lieu.

Il y a apparemment tous les ingrédients pour faire un très bon roman : l'immensité dans l'espace, dans le temps, et dans les possibilités, un peu de mouvement, des paradoxes intéressants (et pourtant, on en a lu, sur le sujet), mais finalement, cela donne curieusement "juste" un bon roman, qui ne laissera pas beaucoup de traces.
Pourquoi ?
Peut-être que, ce qu'il manque, outre un style peut-être moins purement factuel (qui relève souvent d'une volonté délibérée de l'auteur, un peu comme s'il rédigeait un compte-rendu), ce sont de vrais personnages (même si on m'objectera que, pour bien faire leur travail, les agents doivent rompre avec leur passé... mais cela ne les empêche pas d'avoir une vraie personnalité que l'on sente), avec une vraie complexité, de vraies motivations, quelque chose qu'on sente. Dans Palimpseste, ce sont plus des stéréotypes.
De plus, autre reproche, le héros pourrait parfois se poser plus de questions. Le lecteur n'en a pas le temps parce que le livre est court, mais franchement, notre héros est parfois très lent à la comprenette.

Un roman de SF vite lu, intéressant - surtout pour les amateurs de voyages temporels -, pourquoi en plus demander de la profondeur ?

 

 

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