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Květa Legátová

(Podolí, 03/11/1919 - 22/12/2012)

legatova

"Květa Legátová, de son vrai nom Vera Hofmanova, est née en Moravie en 1919.
Elle étudie le tchèque et l’allemand à Brno avant la guerre, puis les maths et la physique.
Devenue enseignante, elle est affectée dans des zones de montagnes par les autorités communistes, qui voient en elle un « cas problématique ».

Au lycée, elle écrit déjà de courtes pièces radiophoniques et poursuit cette activité jusqu’au début des années quatre-vingt-dix, mais c’est avec la parution de La Belle de Joza (Noir sur Blanc, 2008) et de Ceux de Želary (Prix National tchèque de littérature) que Květa Legátová connaît un succès foudroyant.
" (source : http://www.leseditionsnoirsurblanc.fr/fiche-auteur2715/kveta-legatova ).

 

la belle de joza

- La Belle de Joza (Jozova Hanule, 2002). Traduit du tchèque par Eurydice Antolin avec le concours de Hana Aubry. Les éditions noir sur blanc. 143 pages.
"Je savais tout par coeur. Un immeuble de trois étages à deux entrées, chacune donnant sur deux rues perpendiculaires. J'entre par la première coiffée d'un béret, je sors par l'autre avec un foulard." (page 7).
Notre héroïne, une jeune doctoresse, prend part à la résistance en transportant des messages. Nous sommes à Brno sous l'occupation nazie.
A l'hôpital, elle s'occupe notamment d'un "simplet des montagnes" (page 14), un certain Josef (diminutif : le "Joza" du titre) Janda, un type pas beau mais qui sait raconter.

"Bientôt, je pus imaginer la région d'où il venait dans les moindres détails. Les forêts épaisses, infinies, les rochers, les plateaux, les sources, les torrents, les maisonnettes de bois. Par la vallée grondait une rivière sur laquelle ondoyait un ciel changeant. [...] Il me racontait comment ils faisaient cuire le maïs ou la pomme de terre au pâturage, comment ils cueillaient les fruits, apportaient de l'eau au bétail, mettaient le blé en gerbes, effeuillaient la betterave, nettoyaient les étables, coupaient du bois, réparaient les outils. Des faits en eux-mêmes grisâtres devenaient infiniment poétiques dans la bouche de Joza." (page 15).
La situation se tend, notre héroïne risque d'être arrêtée ; il faut qu'elle disparaisse au plus vite. Elle va partir à la montagne avec Joza et vivre loin de la ville, à Zelary, sans confort.

Bien sûr, elle va voir la beauté cachée de Joza. Elle se rendra également compte que la guérisseuse Lucka a une grande connaissance pratique, alors qu'elle, notre héroïne, a un savoir principalement théorique.
"Mon savoir universitaire ne signifiait rien. Les leçons utiles, je les ai reçues ici. J'ai vu des chaumières à moitié vides, littéralement bues par la brute épaisse, des enfants battus et sous-alimentées, des petits vieux courbés, mais aussi des hommes fourbus, victimes de l'intempérance et de l'avidité des femmes. J'ai rencontré des mentalités arriérées, de l'égoïsme dépravé, une avarice insensée et, d'un autre côté, une humilité angélique, la patience, la vaillance et l'amour.
Le monde de l'âme humaine, avec ses deux pôles irréconciliables, tournait ici comme une roue de moulin.
- Pourquoi tant de méchanceté entre les gens ! soupirai-je.
Ce n'était pas une question.
Lucka répondit tout de même.
- Parce qu'ils ne savent pas vivre.
Le verdict m'exaspéra et me déstabilisa. Je le déchiffrai comme un cryptogramme.
Je sais vivre, moi ?!
" (page 109).

Impression mitigée concernant ce livre. Le début est bien, mais la suite manque de liant. On est parfois à la limite du cliché : la citadine en dehors de son élément, la beauté cachée de Joza, quelques personnages hauts en couleur...
J'ai aussi été agacé par la pratique du retour à la ligne (pseudo-)signifiant. En voici un exemple (nous sommes dans les montagnes) :
"Nous sommes restés debout, ainsi, jusqu'à ce que tout disparût et que nous fussions seuls.
Entre ciel et terre.
Ce qui nous tenait en équilibre n'a pas de nom.
" (page 114)

Et puis j'ai du mal avec les phrases du genre : "Depuis que le monde est monde, il rampe vers la beauté." (page 115).

C'est dommage, car le début et la fin sont bien ; on sent qu'il y a du vécu, et le sujet est sérieux, la situation intéressante.

 

Ce livre a été adapté au cinéma par Ondrej Trojan : Želary (2003), film nominé à l'Oscar du meilleur film étranger. Vers la fin, certaines scènes ont semble-t-il été pas mal développées dans le film, là où le livre était très sobre. Les acteurs ont l'air un peu trop beaux, et les fêtes de village très cinématographiques...

le film

Bande-annonce :

 

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