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Arne Garborg

( Rogaland, Norvège, 25/01/1851 - Asker, banlieue d'Oslo, 14/01/1924 )

arne garborg


"Ce fils de laboureur piétiste, de la plaine côtière de Jaeren au sud de la Norvège, près de Stavanger, héritier de Aasmund Olafson Vinje pour la défense d'une langue paysanne est devenu le premier véritable maître du néo-norvégien.

Dialecticien redoutable, le journaliste devenu romancier, dramaturge, poète lyrique s'est imposé dans le champ littéraire norvégien comme une figure incontournable, une conscience exigeante devenue baromètre de la vie intellectuelle et morale, ainsi que l'affirme vingt ans après sa disparition le spécialiste de littérature scandinave Jean Lescoffier.

Son enterrement a donné lieu à de graves funérailles nationales.
" (la suite sur Wikipedia)

"Peu importe que l'homme, en proie à ses démons, ait dû finir par s'exiler dans les montagnes du Kobotn d'où il multipliera les féroces satires politiques, plus ou moins illisibles aujourd'hui : il reste les splendides poèmes de Haugtussa (1895, il s'agit d'une sorte de géant issu du folklore), pour célébrer la grande nature norvégienne." (Régis Boyer, Histoire de littératures scandinaves, page 193)

vengeance

- Vengeance et autres nouvelles. Traduit du norvégien par Auguste Desmoineaux et Jean de Néthy. L'Elan. 64 pages.

Ce petit recueil comporte trois nouvelles.

1/ Vengeance (Hemn). 10 pages. Traduit par Auguste Desmoineaux en 1903.
"Il se nommait Aasulv ; elle, Bergljot. Tous deux s'aimaient.
Un beau soir, ils avaient uni leurs mains en se promettant de ne se quitter jamais. La mort seule les séparerait. Souvent depuis ils s'étaient juré d'être toujours l'un à l'autre, malgré tous les obstacles.
Tarald, le père de Bergljot, détestait Aasulv ; il ne le pouvait voir. De plus, il était opiniâtre et, ce qu'il voulait, il le voulait bien.
« Tu te marieras avec Paal Braate, avait-il dit un jour à sa fille.
- Non, avec répondu Bergljot.
- Je t'assure que si.
- Nous le verrons bien. »
" (page 9).

C'est une histoire classique d'amour contrarié, de père qui veut imposer à sa fille un homme qu'elle n'aime pas.
Pas mal.

2/ Jeunesse (Ungdom, 1884). 22 pages. Traduit par Jean de Néthy en 1894.
"Le texte d'Arne Garbor peut, aujourd'hui, paraître bien anodin mais, replacé dans le cadre de la Norvège de la fin du XIX° siècle, il devait contenir une bonne dose de provocation." (page 20) explique une note, qui poursuit en parlant de l'hypocrisie de la société. La nouvelle est aussi la réponse à un oeuvre de Bjørnson, le Gant (1883 ; là encore, c'est ce qu'une petite notice vient fort heureusement expliquer).
"Anne Malene était une ravissante fillette, habile à voler du sucre et habile à mentir. [...]
Petit Per, le fils de Tjerand, de la ferme de Redi, avait bien des soucis avec Anne Malene. Elle voulait toujours être sa femme. S'il refusait, elle le battait. S'il consentait, elle le tyranisait, lui imposait ses caprices, le tourmentant jusqu'à ce qu'en fin, las du jeu, il s'écriât : « Assez ! », ce qui, à nouveau, lui attirait des coups. Mais, s'il pleurait, Anne Malene devenait douce et tendre ; elle imaginait tant de drôleries que, Per pouffant de rire malgré lui, ils riaient tous deux à qui mieux mieux.
"(page 21).
La petite Anne n'apprend rien à l'école, mais on lui passe tout, parce qu'elle est bien mignonne, et qu'elle a l'air si innocente... Quiconque a vu par exemple le Chat Potté (Puss in Boots, 2011, réalisé par Chris Miller) sait à quoi s'en tenir...
chat potté

Malheureusement, les habitants de la Norvège profonde n'avaient pas cette culture. Ou bien, ils pensent comme le pasteur : "le bon Dieu lui fera bien passer, au moment voulu, cette trop grande pétulance !" (page 22). Ce qui n'empêche pas Anne de croire avoir réussi à duper le pasteur.
La petite Anne n'en fait donc qu'à sa tête et, grandissant, va continuer à agir de même. Qu'importent ce que pensent les autres, son plaisir à elle passe avant !

Pas très moral, mais bien sûr le texte est beaucoup moins choquant qu'à l'époque de sa parution.
Pas mal.

3/ Mourir (Døy). 9 pages. Traduit par Jean de Néthy en 1894.
Un jeune homme est avec son vieil oncle.
"Assis sur la terrasse dans le tiède crépuscule, nous regardions au loin sur la mer. Nous venions de parler de mon frère qui s'était noyé là-bas ; j'étais pâle et glacé.
« Hm ! » Je frissonnai.
Ça doit être horrible, entendez-vous, horrible de mourir !
« Hm ! Hm ! Hm ! La mort te fait peur ?"
Il paraissait bien usé, l'oncle, enfoncé dans son fauteuil, enveloppé de fourrures et de plaids, malgré l'été.
" (page 45).
L'oncle, qui a été atteint d'une attaque d'apoplexie, va raconter à son neveu les différentes occasions où il a vu la mort en face. A chaque fois, c'était doux et rassurant.

Courte nouvelle, pas mauvaise du tout.


Ce sont donc trois nouvelles plutôt pas mauvaises, mais quand même un peu trop anecdotiques.

En français, on peut également trouver un roman, Homme las (dernier volet d'une tétralogie... mais seul traduit, semble-t-il) qui est sans doute plus consistant (mais bon ?)
"Ce « roman » d’une étonnante modernité, qui a défrayé la chronique lors de sa parution en 1891, se présente en effet sous la forme d’un journal, impressionniste jusqu’au pointillisme, qui compile des « notes et impressions » éparses à travers lesquelles un homme spleenétique, aboulique, déraciné, le cerveau ramolli par l’abus d’alcool, dialogue avec lui-même par… souci de soi. Car ses confessions sont aussi bien le reflet de l’angoisse existentielle qu’ont vécue les lecteurs de Nietzsche, dont Garborg lui-même et les écrivains de sa génération, que la tentative de trouver des repères intemporels afin de sortir de la « décadence », ressentie en Norvège, et ailleurs dans le Nord de l’Europe, comme un nihilisme difficilement compatible avec la quête de sens propre à l’idiosyncrasie scandinave, comme une crise qui affectait toutes les grandes questions débattues alors : l’amour, le mariage, la sexualité, la religion, la science…" (voir le site de l'éditeur : http://www.lesbelleslettres.com/livre/?GCOI=22510100515260 )


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