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Mario Bellatin
(Mexico, 23/07/1960 -)


mario bellatin

 

"Fils de parents péruviens, Mario Bellatin est né à Mexico. Il est né sans bras droit. Sa famille part pour le Pérou lorsqu’il a quatre ans. Il étudie la théologie pendant deux ans au séminaire Santo Toribio de Mogrovejo, puis les sciences de la communication à l’Université de Lima. C’est à Lima qu’il publie son premier livre en 1986 : Mujeres de sal.

En 1987, il part pour Cuba afin d’étudier le scénario de film à la Escuela Internacional de Cine y Televisión à San Antonio de los Baños. De retour au Pérou, il continue à y publier ses œuvres jusqu’en 1995 - date à laquelle il regagne le Mexique.

Bellatin a été directeur du Département de Lettres et Sciences Humaines de l'Université du Cloître de Sor Juana et membre du Système national des créateurs du Mexique de 1999 à 2005.

Il est directeur de l’École dynamique des écrivains à Mexico, créée en 2001, qui propose des méthodes alternatives de création littéraire.

L’écriture de Bellatin est fortement influencée par sa formation académique, d’une part, mais aussi d’autre part par son expérience du cinéma. Il propose une réalité fragmentée dans le temps, non linéaire, et cherche à créer des sensations fortes, troublantes, déstabilisantes, chez le lecteur. Son œuvre, fortement expérimentale, est un jeu permanent entre réalité et fiction, entre récits apocryphes et biographies, qui crée des situations improbables, étranges et parfois drôles." (Wikipedia)

 

salon de beauté

- Salon de beauté (Salón de belleza, 2000, révisé en 2013). Traduit de l'espagnol (Mexique) par Christophe Luquin. 76 pages. Christophe Luquin Editeur.
Le livre s'ouvre sur une citation de Kawabata Yasunari : "L'Univers le plus inhumain devient humain par la force de l'habitude."
Nous sommes sans doute au Mexique. Le narrateur, gay, a tenu un salon de beauté.
"Néanmoins, je sentais qu'il manquait quelque chose pour que le salon se distingue vraiment. C'est alors que j'ai pensé aux poissons. Ils seraient la touche qui donnerait au local son caractère particulier." (page 44).
Il installe donc des aquariums, fait des essais.
"Au début, ce sont les gupppies que j'ai fini par trouver trop insignifiants pour les majestueux aquariums que je voulais acquérir. Sans aucun remords, j'ai cessé peu à peu de les nourrir. J'espérais qu'ils allaient se dévorer entre eux. J'ai jeté ceux qui étaient encore en vie dans la cuvette des cabinets, comme je l'avais fait avec cette mère morte. Les aquariums libérés, j'ai pu ainsi accueillir des poissons plus difficiles à élever." (page 12). On verra par la suite qu'il sera possible, dans une certaine mesure, d'établir des comparaisons avec les humains.

La présence de poissons n'est pas la seule particularité de ce salon de beauté.
"Il est vrai que je remplissais mes obligations quotidiennes, mais il me tardait de voir venir le jour de la semaine que nous avions choisi pour sortir habillés en femme. Nous prîmes aussi l'habitude de nous habiller ainsi quand nous nous occupions des clients. Il me semblait que cela permettait de créer une ambiance plus intime au salon. Les clientes pouvaient se sentir plus à leur aise. Elles pouvaient nous parler de leur vie, de leurs secrets. Se sentir soulagées de leurs problèmes. Mais malgré le climat agréable d'unité et d'harmonie qui put s'établir au salon, ma vie perdit peu à peu se son équilibre psychologique en raison de mes aventures de rue." (pages 44-45).

Puis, il a transformé le salon en mouroir - ce qui n'est pas très bien vu des habitants du quartier -, où il n'accueille que des hommes en phase terminale d'une maladie qui est vraisemblablement le Sida.
"Depuis quelque temps, je me suis rendu compte que le mal attaquait par vagues. Il y a des périodes où le salon est complètement vide. C'est bien souvent le cas quand tous les pensionnaires meurent vite et qu'aucun nouveau malade ne se présente pour les remplacer. Mais ces périodes ne durent pas très longtemps. Alors qu'on s'y attend le moins, les futurs pensionnaires frappent de nouveau à la porte du salon. D'un seul coup d'oeil, je peux prédire combien de temps il leur reste à vivre." (pages 39-40)

Un court texte (dont la première version, non révisée, avait été finaliste du Prix Médicis étranger en 2000), à l'indéniable originalité.

Pour finir, deux phrases auraient mérité d'être corrigées :
"Même les patrouilleurs de la zone ne faisaient pas fait leurs rondes habituelles." (page 15).
"Avec le temps, j'ai réussi à faire la sourde oreille, aussi bien aux supplications qu'à à l'animadversion de certains." (page 33).

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