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YAMAZAKI Nao-Cola

(Fukuoka, 18/09/1978 - )


Yamazaki Nao-Cola est une femme écrivain née en 1978.

Ne riez pas de mon histoire d'amour (Hito no sekkusu o warauna, 93 pages, Roman Seuil, traduit du japonais par Ryôki Nakamura et Rerné de Ceccatty). Paru au Japon en 2004, et prix Bungeisho.
Le premier roman de l'auteur (en a-t-elle écrit d'autres ? on sait seulement que la parution de ce roman a été suivie de "nombreuses publications").

Voici le début : "
Une nuée de petits oiseaux s'est envolée dans un ciel si bas qu'on aperçoit du sol leurs pattes ballantes. Je trouvais étrange que quelque chose de tiède flotte dans les airs.
Dans le bleu pâle du ciel, les oiseaux dessinaient un motif noir en voltigeant. Ils virent de bord à mi-chemin et fondent sur l'arrêt de bus où je me trouve, descendant jusqu'à la dernière limite. Nouvelle virevolte. Que faites-vous dans ce froid ?
" (page 7).

C'est sur cette grave interrogation que commence l'histoire.
Le narrateur est un homme (contrairement à l'auteur, je précise, parce que Nao-Cola, n'est pas très évocateur, à part de boissons gazeuses).
L'histoire, donc, c'est celle, amoureuse, du jeune homme avec Yuri.
Mais qui est Yuri ? me demanderez-vous, intrigués.
"
Elle était chargée de cours dans l'institut des beaux-arts où j'étudiais. Je voulais apprendre la peinture à l'huile et, après le lycée, j'ai suivi une préparation d'entrée à l'université, mais j'ai fini par m'inscrire dans cette école d'un cursus de trois années. J'avais dix-neuf ans quand j'ai rencontré Yuri. Elle devait assurer les cours de Dessin II. Elle avait alors trente-neuf ans. Disons qu'elle faisait son âge. Elle avait de longs cheveux très noirs qu'elle bouclait, mais laissait relâchés et ébouriffés. Quant à son maquillage, elle se contentait d'un peu de rouge à lèvres. Elle portait une blouse de peintre sale, sans jamais se départir de son sourire.
Elle arrivait toujours en retard au cours. Elle ne semblait pas très motivée.
" (page 9).

Yuri peint, va demander au narrateur de poser et... arrive ce qui devait arriver.
"
Ses tableaux étaient trop personnels."(page 29). Il y a pire, comme défaut !
"
Elle projetait directement sur la toile les infimes événements qui lui passaient par la tête.
On comprenait qu'elle y mettait toute sa force, mais je n'étais pas certain de savoir apprécier son art. J'aimais bien regarder ses tableaux, cependant je n'aurais pas pu dire s'ils étaient beaux ni expliquer ce qu'ils représentaient.
" (page 29).
Elle se pose beaucoup de questions existentielles, Yuri. Comme le fait remarquer le narrateur, à juste titre :
"
Seule l'oisiveté dans un pays riche permet de réfléchir sur « ce qu'on est ». Il y a bien des sujets de réflexion. Les autres, les êtres en difficulté, la beauté du monde, sa distorsion." (page 35).
Et à propos de beauté du monde, on a ce que l'on pourrait appeler une description typiquement japonaise (même si c'est la première fois, je crois, que je lis pareille description) :
"
J'étais ému par la beauté somptueuse du soleil couchant. On aurait dit une tranche de thon transparente." (page 42).

René de Ceccatty, dans une interview à lire ici, dit : "Je viens de traduire, avec Ryôji Nakamura, un bref roman japonais de la jeune Nao-Cola Yamazaki, intitulé Ne riez pas de mon histoire d’amour. Il paraîtra en mai prochain au Seuil. C’est un très beau roman, passionné et désabusé à la fois, sur un amour entre un tout jeune homme et une femme plus mûre, qui rappelle par son ton et sa liberté, sa lucidité et sa dureté un peu sèche, Aimez-vous Brahms ? de Sagan. "
Je n'ai pas lu Sagan, je ne peux donc pas dire grand chose de cette comparaison. Et je connais beaucoup moins la littérature, le Japon... que Ceccatty-Nakamura.

Le personnage le plus intéressant me paraît être celui que l'on voit le moins : le mari de Yuri (tiens, j'avais oublié de dire qu'elle était mariée, Yuri).
A part ça, pas grand chose : une histoire qui ne sort pas beaucoup de l'ordinaire (à part que le jeune homme est beaucoup plus jeune que sa professeure, mais est-ce vraiment encore une originalité...), des réflexions qui ne vont pas très loin, un style correct mais pas fantastique... Bref, un roman au PH neutre.
Un point positif, tout de même (deux, même) : il n'est pas niais, et il est sobre.
Et un troisième, tiens: il est vite lu, on peut donc passer rapidement à plus consistant.

Le bouquin a été adapté au cinéma, sous le titre anglo-saxon international "Don't laugh at my romance", film réalisé par Nami Iguchi (2007), avec Hiromi Nagasaku, Hiromi Nagasaku et Yû Aoi.
On peut en voir des extraits sur youtube, ainsi que la bande-annonce, ici.



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