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YAMADA Taichi

(Tokyo, 1934 -)

yamada taichi



Après avoir achevé ses études à l'Université Waseda en 1958, Yamada Taichi entre à la Compagnie de films Shochiku. Il devient scénariste pour la télévision et le cinéma . Il se met à son compte en tant que scénariste indépendant en 1965. Il écrit, avec succès, des romans, essais, pièces de théâtre.

Yamada Taichi a un Site Officiel : http://www.yamadataichi.com

présences d'un été

Présences d'un été (Ijin-tachi to no natsu, 1987, 184 pages, Philippe Picquier, traduit par Annick Laurent). Prix Yamamoto Shugoro.
"
Mon divorce m'avait peut-être fatigué nerveusement. Bizarre cette impression de silence si intense, dans un immeuble proche d'une grande voie de communication. Pourtant, j'avais souhaité cette séparation. Et malgré ses premières objections, ma femme aussi avait fini par exprimer son envie de divorcer en mesurant toute l'indifférence dans laquelle nous vivions et le vide accablant qui l'accompagnait. Du point de vue économique les choses se compliquaient un peu, mais notre séparation se passait relativement bien. Au lieu de continuer à vivre en s'ignorant mutuellement, elle nous permettait d'agir en libérant nos forces vives". (page 6-7).

Le début est un peu cliché, l'absence de communication, le déménagement dans un immeuble proche justement d'une "
grande voie de communication" frise le bon gros symbole.

Le narrateur, un scénariste de série télé ("
Harada, célèbre scénariste de séries télévisées", comme le présente la quatrième de couverture dans son style "Picquier", alors que Harada dit de lui-même : "Mais non, maman, je ne suis pas spécialement intelligent, je ne suis pas célèbre [...]" (page 48), comme quoi de deux choses l'une : il est modeste ou alors il a omis de lire la quatrième de couverture), séparé de sa femme, ignoré par son fils étudiant à l'université, vit maintenant dans un immeuble qui comporte essentiellement des bureaux ; la nuit, l'immeuble est déserté, à l'exception d'une femme, bien entendu séduisante, mais également étrange, forcément. Elle dit par exemple : "J'aime bien m'habituer à un goût que je rejette. A force de manger quelque chose que je trouve horrible de prime abord, un beau jour je l'apprécie. J'ai eu l'impression de comprendre la culture européenne en mangeant du fromage" (page 55). On croirait presque lire une nouvelle - pardon, un "roman" - d'Amélie Nothomb.

L'auteur tente d'étoffer un peu la psychologie du héros en ajoutant un petit laïus sur les préjugés, l'amour maternel, le besoin de protection que notre narrateur rejette bêtement, tout ça, "
Ma femme avait peut-être fini par étouffer son désir de me protéger devant ma dureté naturelle qui m'interdisait d'accepter ce comportement de la part des femmes que je fréquentais. J'étais plein de préjugés, estimant l'amour maternel nécessaire vis-à-vis des enfants, mais n'acceptant pas qu'une femme exprime la même chose envers son mari". (page 64). Cet aspect psychologique du genre "je sais ce que tu ressens" n'est pas ce qu'il y a de mieux dans le livre.

Le coeur de l'histoire concerne les parents du narrateur, qui sont morts alors qu'il était encore jeune. Or, il les rencontre, ou bien croit les rencontrer, il n'en est pas très sûr... Il va chez eux... Ils ont l'âge qu'ils avaient lorsqu'ils sont morts, c'est-à-dire qu'ils sont maintenant plus plus jeunes que lui...

Qui sont-ils exactement ? Pendant quelques longues pages, Harada s'interroge : illusion ou pas ?... vérité ou rêve ?... fantômes ou sosies ? apparence ou véracité, etc, ad nauseam. "
Je sentais que le meilleur moyen de lutter contre ces hallucinations consistait à vivre mon quotidien sans changer mes habitudes
" (page 77).
Ça patine sec.

Enfin, l'histoire décole, et on est alors au coeur d'un bon petit mystère à la japonaise comme on peut les aimer (chez le réalisateur Nakata Hideo, par exemple) même si l'intelligence du héros est parfois très limitée : par exemple, il se demande s'il maigrit ou non... mais est incapable de le vérifier car il n'a apparemment jamais entendu parler d'un objet tout simple qui s'appelle un pèse-personne. Si tous les scénaristes sont comme lui, on ne s'étonnera pas qu'il y ait tant de mauvaises séries ! Autre exemple, en parlant de Nakata Hideo, le réalisateur de Ring, Harada se demande à un moment si le miroir ne lui ment pas quant à son apparence physique... mais il ne pense jamais à se photographier. Non, décidément, il n'est vraiment pas fufute (on n'ose supposer que l'auteur n'y aurait pas pensé).

La fin réserve une sorte de retournement pas totalement inattendu.
Rétrospectivement, en laissant de côté les personnages un peu cliché au service de l'histoire (qui elle-même peut être prise comme l'illustration d'un poncif disant qu'il faut se confronter à ses souvenirs pour s'en débarrasser), l'ensemble n'est pas complètement convaincant même s'il y a quelques pages plutôt pas mal, lorsque les "parents", vrais ou faux, sont mis en scène dans un quotidien banal, qui semble naturel, et que le lecteur scrute pour tenter d'en percevoir le moindre signe révélateur de la réalité.

Ce roman a été adapté au cinéma (voir ci-dessous).



A notamment participé aux films suivants :
- Akogare (1966), réalisé par Onchi Hideo
- Ai yori aoku (1973), réalisé par Morisaki Azuma
- Les Enfants de Nagasaki (Kono ko wo nokoshite, 1983), réalisé par Kinoshita Keisuke (l'auteur notamment du Retour de Carmen - 1951, le premier film japonais en couleurs - ainsi que d'une adaptation de la Ballade de Narayama, en 1958, d'après Fukazawa Shichiro).
- "Nihon no omokage" (1984), mini série pour la télévision de de quatre épisodes consacrés à Lafcadio Hearn (interprété par George Chakiris, notamment vu dans West Side Story,1961, et Les Demoiselles de Rochefort) .
- Kinema no tenchi (1986), réalisé par Yamada Yôji
- Présences d'un été (Ijintachi tono natsu, 1988), réalisé par Obayashi Nobuhiko. Ce film a notamment reçu le prix du meilleur scénario (remporté par un certain Ichikawa Shinichi ; apparemment Yamada Taichi n'a pas adapté son roman lui-même).
- Shonen jidai (1990), réalisé par Shinoda Masahiro, d'après un livre de Kashiwabara Hyozo
- Tobu yume wo shibaraku minai (1990), réalisé par Sugawa Eizo. Il s'agit d'une adaptation d'un roman de Yamada Taichi.


Pour une liste plus complète, on pourra se reporter au site officiel de l'écrivain : http://www.yamadataichi.com/scrnplay.html



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