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KAMO no Chōmei
(1155 ?- 1216)




"Kamo no Chōmei (鴨長明, 1155–1216) est un auteur japonais, poète (waka), et essayiste. Il est appelé aussi Kamo no Nagaakira.

Il est le fils d'un prêtre, officiant principal du temple bouddhiste de Tadasu. À la mort de son père, perdant l'espoir de lui succéder, il se consacre à la poésie et au biwa. En 1201, il est rattaché au Bureau de la Poésie de la cour impériale. Mais malgré le soutien de l'ex-empereur Go-toba qui le tient en grande estime, il ne parvient pas à obtenir la charge de son père. Déçu, il se retire dans un ermitage vers l'âge de 50 ans. Plus tard, il se construit une "cabane de 10 pieds [carrés]" au sud de Kyoto, et y vit très simplement jusqu'à sa mort.
" (Wikipedia)

Son oeuvre la plus connue est Notes de ma cabane de moine, mais il a également écrit un recueil de cent waka, des récits de voyage, des essais, des contes bouddhiques.

 

 

 

 

kenko urabe        mille ans de littérature japonaise

Deux versions : une chez Connaissance de l'Orient (Gallimard Unesco), et chez Picquier

 

- Notes de ma cabane de moine (Hōjōki , 方丈記 ; 1212).
Il existe deux traductions assez différentes :
1/ Dans la collection Connaissance de l'Orient (Gallimard/Unesco) : il s'agit de la traduction du Père Sauveur Candau (1897-1955 ; il vécut plus de trente ans au Japon) qui est reprise, avec une étude additionnelle de Jacqueline Pigeot, au Bruit du Temps ("Récit autobiographique d’une limpide simplicité, « mémorial plein de fraîcheur et de sentiment que l’on pourrait comparer aux livres de l’Américain Thoreau », comme l’a décrit Claudel, les Notes de ma cabane de moine, rédigées en 1212, s’ouvrent par le constat de l’universelle précarité de la vie humaine.", voir le site de l'éditeur).
16 pages.
Ce texte est en complément aux Heures Oisives de Urabe Kenkô.

 

2/ Chez Picquier, ce texte fait partie de "Mille ans de littérature japonaise. Anthologie du VIII° au XVIII° siècle". Il s'agit d'une traduction de Ryôji Nakamura et René de Ceccatty. 20 pages.


"Le livre se compose, peut-on dire, de deux parties. Dans la première, l'auteur décrit les troubles et les calamités qui vinrent frapper le pays de son vivant. En effet, Kamo no Chômei vivait dans une époque de grandes transformations politiques et sociales qui marqua la fin du pouvoir de l'aristocratie de Kyôto et le début du gouvernement par les guerriers. Minamoto no Yoritomo ne fonda-t-il pas son gouvernement shogunal en 1192 à Kamakura, loin de l'ancien centre administratif ? À ces bouleversements humains s'ajoutèrent des calamités naturelles. Kamo no Chômei ressentit particulièrement la fragilité des choses humaines. Dans la deuxième partie du Hôjôki, il raconte donc et exalte la vie paisible d'un homme qui a abandonné le monde. Il se fait ainsi le précurseur d'une riche tradition de la littérature des reclus du moyen âge." (Shigeo Kawamoto, introduction, pages 261-262, version Gallimard).

L'introduction chez Picquier est plus technique : "Kamo no Chômei gardait sur lui Ojôshû de Genshin. Hôjôki se situe précisément à mi-chemin entre l'amidisme que soutient l'enseignement de Genshin et l'élaboration théorique du bouddhisme zen de Dôgen, et entend mettre un terme à la tradition culturelle de la cour (dont Kamo no Chômei garde cependant un souvenir nostalgique)." (page 214)


Et c'est le début de ce court texte :

 

Version Candau (Gallimard)
Version Nakamura/Ceccatty (Picquier)
"La même rivière coule sans arrêt, mais ce n'est jamais la même eau. De-ci, de-là, sur les surfaces tranquilles, des taches d'écume apparaissent, disparaissent, sans jamais s'attarder longtemps. Il en est de même des hommes ici-bas et de leurs habitations.
Dans la belle capitale
[Kyoto], les maisons des nobles et des pauvres se succèdent dans un alignement de tuiles ; elle semblent durer des générations entières. En est-il vraiment ainsi ? Non ; de fait,il y en a bien peu qui soient encore ce qu'elles étaient autrefois. [...]
Les demeures humaines et leurs habitants rivalisent d'impermanence, disparaissent, et nous font penser à la rosée sur le liseron du matin. Tantôt la goutte de rosée tombe et la fleur demeure ; la fleur demeure sans doute, mais bientôt se fane elle aussi aux rayons du soleil levant. Tantôt la fleur se replie sur elle-même, tandis que la rosée demeure ; la rosée a beau demeurer, elle ne dure jamais jusqu'au soir.
" (page 263).
"Le cours d'une rivière est incessant, mais ses eaux sont changeantes. L'écume qui, flottant au gué, se forme et disparaît ne reste jamais la même. Semblablement, les hommes et leurs demeures.
Dans, telle une parure de perles, la capitale, les résidences des hommes, nobles et modestes, qui exposent à l'envi charpentes et tuiles semblent traverser indemnes les siècles, mais si l'on s'enquiert du vrai, les maisons de naguère sont rares. [...]
Mais la demeure et l'habitant rivalisent d'inconstance et ne diffèrent en rien de la rosée du visage-du-matin. Tantôt la rosée tombe et la fleur reste ; elle reste mais se fane au soleil du matin. Tantôt la fleur sèche et la rosée ne disparaît pas ; elle ne disparaît pas, mais elle ne peut attendre le soir.
" (pages 215-216)



Après l'impermanence, Kamo no Chômei parle des calamités naturelles dont il a été témoin. Il commence par un grand incendie en 1177.

Version Candau (Gallimard)
Version Nakamura/Ceccatty (Picquier)
"Un tiers de la ville a brûlé, dit-on. Plusieurs milliers de personnes, hommes et femmes, sont mortes ; impossible de dire le nombre des victimes parmi le bétail.
Au fond, toutes les entreprises humaines sont stupides et vaines ; que penser des hommes qui ont dépensé leur fortune, et ont peiné pour construire leurs maisons au milieu d'une ville aussi exposée au danger ? N'est-ce pas éminemment pitoyable ?
" (page 264).
"Un tiers de la capitale aurait été anéanti. Des dizaines d'hommes et de femmes sont morts ; quant aux chevaux et aux boeufs, il n'est pas chiffre assignable.
Les actions humaines sont toutes stupides, mais il est particulièrement insensé de dépenser une fortune et de s'épuiser en tracas pour faire construire une maison au coeur de la capitale quand un tel danger est possible.
" (page 217).

 


En 1180, c'est un gigantesque ouragan qui fait des ravages :

Version Candau (Gallimard)
Version Nakamura/Ceccatty (Picquier)
"Dans un espace de plus de mille pieds de diamètre, pas une maison, ni grande ni petite, qui n'ait été détruite. [...] On ne voyait plus rien, car le ciel était obscurci par la poussière qui s'élevait comme de la fumée. Aucune voix humaine ne se faisait entendre dans ce tumulte de la nature. Même le vent de l'enfer ne doit pas être plus terrible que celui-ci." (page 265). "Et sur les quelques centaines de toises où soufflait la tornade, il n'y avait de maison, quelle que fût sa taille, qui ne fût endommagée sur son passage. [...] La poussière comme la fumée formaient un rideau aveuglant. Le mugissement du vent empêchait de s'entendre. Le souffle qui s'abat sur les damnés dans l'Enfer ne doit pas, j'imagine, lui être même comparable." (pages 217-218)

 

 

Sur ce, le transfert de la capitale "à Fukuhara, une partie de la ville de Kobé actuelle" (nous dit une note dans l'édition Gallimard) est décidé. Les fonctionnaires, et beaucoup d'autres gens, partent.

 

Version Candau (Gallimard)
Version Nakamura/Ceccatty (Picquier)
"On voyait, de jour en jour, la ruine s'étendre sur ces habitations dont les auvents étaient autrefois serrés les uns contre les autres. [...]
Chaque jour, on démolissait, on transportait les maisons sur la rivière au point d'en obstruer le cours. Où les reconstruisait-on ?
" (page 266).
"Les résidences, qui rivalisaient de somptuosité, se dégradaient de jour en jour. [...]
Les maisons qui avaient été démontées et transportées planche par planche, ce qui recouvrait la surface de la rivière, quand seront-elles reconstruites ?
" (page 219)



Vers 1181-1182, surviennent la sécheresse, puis des typhons et des inondations, causant famines et épidémies... les gens vendent tout ce qu'il peuvent.

 

Version Candau (Gallimard)
Version Nakamura/Ceccatty (Picquier)
"Innombrables étaient ceux qui mouraient de faim devant les murs de clôtures ou le long des routes. Les cadavres restaient sur place, l'atmosphère était partout empoisonnée. Souvent la décomposition étaient si avancée qu'on ne pouvait en supporter la vue. Les berges de la rivière étaient à plus forte raison encombrées, au point qu'il n'y avait plus de passage pour les chevaux et les véhicules." (page 268). "On n'aurait pu dénombrer ceux que la famine avait tués au bord des chemins et au pied des murettes. Comme il n'était personne pour emporter les cadavres, une puanteur emplit les airs alentours et l'aspect que prenaient ces corps en décomposition révulsait la vue. Et le long de la rivière, les chevaux ni les voitures ne pouvaient se frayer un chemin." (page 221)


Scènes d'horreur...

En 1185, c'est un grand tremblement de terre.

 

Version Candau (Gallimard)
Version Nakamura/Ceccatty (Picquier)
"Sa violence fut extraordinaire. Les éboulements de la montagne comblèrent les rivières, la mer semblait s'incliner et se déverser sur les terres habitées, l'eau jaillissait des crevasses de la terre, les rochers disloqués roulaient au fond des vallées, les bateaux qui se trouvaient près de la côte devenaient le jouet des vagues, les chevaux sur les routes voyaient la terre se dérober sous leurs pas." (page 269). " [...] se produisit un tremblement de terre phénoménal, sans précédent. Des montagnes s'effondrèrent, les fleuves disparurent sous la terre, il y eut un raz-de-marée, la terre fut couverte par les eaux. L'écorce terrestre se craquela, l'eau jaillit comme une source, les roches explosèrent et dévalèrent dans les ravins. Les embarcations qui cabotaient furent entraînées au large par des lames ; les chevaux sur les routes perdaient l'équilibre." (page 223)

 

Les bâtiments s'effondrent...

Version Candau (Gallimard)
Version Nakamura/Ceccatty (Picquier)
"Ce que j'éprouvais, c'est que, parmi toutes les calamités, la plus affreuse est sans contredit le tremblement de terre." (page 270). "J'ai lieu de croire que le tremblement de terre est, parmi les sujets de terreur, celui qui surpasse tout autre." (pages 223-224).

 

 

Parenthèse : il semble qu'un proverbe japonais dise : "Les choses les plus effrayantes sont les tremblements de terre, le tonnerre, les feux, et les pères". Illustration :


peres
On reconnaît le Namazu (poisson-chat) responsable des tremblements de terre qui joue à pierre-feuille-ciseaux avec les dieux du tonnerre et du feu, sous le regard d'un vieil homme (un père).

(trouvé sur http://pinktentacle.com/2011/04/namazu-e-earthquake-catfish-prints/ )


Reprenons. Nous avons droit à des scènes d'horreur et de désolation...
Comment réagissent les gens ?

Version Candau (Gallimard)
Version Nakamura/Ceccatty (Picquier)
"Sur le moment, tous sentaient avec intensité l'impermanence de toutes choses en ce monde, on en parlait et cela aidait à purifier les coeurs, mais à mesure que les jours et les mois passaient, lorsqu'on avait doublé le cap de la nouvelle année, on n'en entendait plus parler." (page 270).
"Ceux qui possèdent beaucoup, doivent craindre beaucoup. Ceux qui sont dépourvus, doivent souffrir beaucoup. Si l'on doit recourir aux autres, on devient leur esclave ; si l'on a à s'occuper des autres, on est victime de l'amour qu'on leur porte ; si l'on se conforme aux usages du monde, on ne peut qu'en souffrir ; si l'on n'en tient pas compte, on a l'air d'un fou. Où faudrait-il s'installer, que faudrait-il faire, pour être un peu tranquille, et pour goûter ne serait-ce qu'un instant le contentement du coeur ?" (page 271).
"Or, sur le moment, tout le monde évoqua la fragilité des choses et le coeur de l'homme sembla gagner en limpidité, mais les jours passaient, les mois passaient, les années s'écoulaient, et l'on cessa de tenir ce langage." (page 225)
"Un trésor emplit son possesseur de terreurs ; le dénuement inculque une envie qui tenaille. Solliciter l'aide d'autrui asservit. Accorder ses faveurs à autrui enchaîne le coeur par l'usage d'une affection offerte. La conformité aux règles du monde distille la douleur. Leur dédain conduit aux franges de la folie. Quelque endroit qu'on occupe, à quelque oeuvre qu'on s'attache, est-il possible de trouver, un seul instant, pour son corps un refuge et le repos pour son âme ?" (page 226).


Kamo no Chômei avait hérité sa maison de sa grand-mère.

Version Candau (Gallimard)
Version Nakamura/Ceccatty (Picquier)

"Mais par la suite, privé de relations, réduit à la pauvreté, je dus souvent vivre retiré loin du monde et, finalement, ne pouvant plus demeurer là, à trente et quelques années, il me vint à l'idée de me construire un ermitage." (page 271)

"Quoiqu'il en soit, pendant que, d'année en année, ma vie déclinait, ma demeure se rapetissait peu à peu." (page 272).

"Par la suite, je rompis avec ma famille, ma situation se dégrada, et malgré les tendres souvenirs qui me rattachaient à ce lieu, je ne pus y demeurer. Vers l'âge de trente ans, je me mis en tête d'installer un ermitage, selon un plan personnel." (page 226)

"Mais le temps de prononcer ces mots, j'ai vieilli insensiblement et ma demeure a rapetissé." (page 227).


En deux charrettes, il peut transporter sa maison et tout ce qu'elle contient (quelques livres - notamment de poésie et de musique -, un koto et un biwa démontables...), et ainsi la déplacer ailleurs s'il en est besoin.
Il a un beau panorama qui "rend facile la contemplation". Glycines au printemps, coucous en été, cigales en automne...

Version Candau (Gallimard)
Version Nakamura/Ceccatty (Picquier)

"En hiver, je contemple la neige, qui s'accumule ou fond, comme nos péchés qui apparaissent et disparaissent." (page 273)

"Quand j'entends l'appel des faisans, j'ai l'impression d'entendre mon père, ou ma mère et si je constate que même les cerfs des sommets de la montagne s'approchent tout près de moi sans crainte, je comprends à quel point je suis loin du monde. [...]
Il faut ajouter que l'intérêt d'une pareille vie ne pourrait que s'accroître encore pour quelqu'un qui approfondirait ses pensées et essaierait d'acquérir un savoir profond.
" (page 275)

 

"En hiver, je regarde, bouleversé, la neige. Sa façon de s'amonceler et de fondre suggère celle de fauter et de s'amender." (page 229)

"Et en entendant le faisan criailler, je me demande si ce n'est pas mon père ou ma mère. Approché hardiment par la biche, je m'aperçois combien mon exil m'a conduit loin. [...]
Un homme aux pensées plus profondes, au savoir plus sûr, aurait une sensibilité moins étroite.
" (page 230)


Pendant ce temps, combien de maisons ont encore brûlé, dans la capitale ? La sienne est hors de tout souci.

Version Candau (Gallimard)
Version Nakamura/Ceccatty (Picquier)

"Je me connais, je connais le monde, je n'en attends rien, je ne me mêle pas à lui, je me contente de désirer ma tranquillité et j'estime que le bonheur consiste dans l'absence des soucis." (page 275).

"Ma nourriture étant rare, elle me paraît délicieuse, bien qu'elle soit très ordinaire. [...]
Depuis que j'ai quitté le monde, et que j'ai choisi la voie du renoncement, je me sens libre de toute haine comme de toute crainte. J'abandonne ma vie au destin, je ne désire, ni vivre longtemps, ni mourir vite. J'assimile ma vie à un nuage inconsistant, je n'y accroche pas mon espoir et n'éprouve pas non plus de regret. Pour moi le plaisir suprême est celui que j'éprouve sur l'oreiller d'une sieste paisible, et l'ambition de toute ma vie est de pouvoir, selon les saisons, contempler un beau paysage. [...]

Quand je dois me rendre à la capitale j'éprouve l'humiliation de n'être qu'un moine mendiant mais une fois rentré chez moi, je plains tous ceux qui sont esclaves des choses terrestres.
" (page 277).

 

"J'ai une assez bonne connaissance de ma personne et du monde pour rejeter toute ambition et toute émulation. J'aspire à la tranquillité et l'absence d'inquiétude me rend heureux." (page 231).

"Des repas frustes réforment le goût. [...]
[Depuis que j'ai quitté le monde et changé de vie, je n'ai rencontré ni rancune, ni terreur. Je confie ma vie au destin, sans regret ni haine. Je ressemble à un nuage flottant, je ne réclame rien. Mon plus grand bonheur serait une sieste, la tête sur l'oreiller, mon plus grand espoir, de demeurer en contemplation devant la beauté des saisons.]*
" (page 233)

"* Le passage entre crochets ne figure que dans les copies tardives." indique une note.

"Bien sûr, quand je sors pour aller à la capitale, j'ai honte de resembler à un mendiant, mais quand je reviens m'asseoir ici,je prends en pitié ceux qui poursuivent les passions de ce monde." (page 233)

 

 

Il semble, dans la mesure du possible, heureux dans son ermitage... Néanmoins, à la toute fin du texte, une interrogation surgit :

Version Candau (Gallimard)
Version Nakamura/Ceccatty (Picquier)


"A la veille d'entrer dans les ténèbres de la mort, pourquoi me préoccuper de tant de choses ? L'essentiel de l'enseignement de Bouddha aux hommes est qu'il ne faut pas s'attacher aux choses de ce monde. Même le fait d'aimer ma chaumière devient un péché ; et mon attachement à ma tranquille solitude est aussi un obstacle à ma libération. Comment puis-je employer un temps si précieux à raconter des satisfactions inutiles ?" (pages 277-278)

 

"Je dois bientôt me diriger vers les ténèbres de l'Enfer. A quoi bon me lamenter ? L'enseignement de Bouddha a pour sens de commander de ne pas s'attacher à la chose effleurée. Aimer mon ermitage serait pour moi une faute. Et m'attacher même au silence serait un obstacle. Mais quel droit ai-je de gaspiller les heures à faire le récit de ces vains plaisirs ?" (page 234).

 

Le texte de Candau finit par :
"La lune brille, mais il est triste de la voir disparaître derrière les monts.
Puissions-nous voir la lumière éternelle !
" (page 278).

Il n'y a pas d'équivalent chez Nakamura/Ceccatty...
Est-ce un ajout du Révérend Père Candau ? La réponse à ma question figure-t-elle dans l'étude additionnelle de Jacqueline Pigeot chez Le Bruit du Temps ?


Notes de ma cabane de moine est un court texte, qui est aussi un classique, et dont l'intérêt a été ravivé à la suite du 11 mars 2011 (voir par exemple Journal des Jours Tremblants de Tawada Yoko).
"Pour définir son style, d'une élégance et d'une limpidité inégalées, un seul terme convient, qui est : perfection". (René Sieffert, La Littérature japonaise, Publications Orientalistes de France, 1973, page 92)

 

Egalement disponible en français :
- Notes sans titre : Mumyôshô : Propos sur les poètes et la poésie (Le Bruit du temps)

 

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