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ISHIKAWA Jun
(Asakusa, Tôkyô 1899 - Tôkyô, 29/12/1987)

 ishikawa Jun

Ishikawa Jun était un écrivain lettré et d'une grande culture : connaisseur de la littérature chinoise et japonaise, il maîtrisait également la langue et la littérature françaises (il fut un temps professeur de français à l'université). Il traduisit des livres de Gide (L'Immoraliste, les Caves du Vatican...), d'Anatole France, des pièces de thèâtre de Molière (Tartuffe, le Misanthrope...).
Il obtint le prix Akutagawa en 1936 avec Fugen (Le Boddhisattva de la Grande Pitié , ou Fugen).
Le Chant de Mars (1938) est censuré pour cause d'antimilitarisme. Après un premier roman (en 1940) critique du stalinisme, il écrit des biographies pendant la guerre (notamment sur Mori Ogai) ainsi que de la poésie et se remet à publier de la fiction une fois la guerre perdue.
Il meurt d'un cancer du poumon en 1987 alors qu'il travaillait à un roman.

Il est un des grands écrivains japonais du XX° siècle, malheureusement pas assez connu en France.

Les anglophones pourront lire un essai biographique très intéressant (auteur : William Tyler, extrait de Van Gessel's Japanese Fiction Writers Since World War Twwo,1997) sur http://www.beholdmyswarthyface.com/2009/05/ishikawa-jun-biographical-essay.html

faucon


- Le Faucon (récits traduits par Edwige de Chavanes, ; 140 pages, 1990 ; à noter que les nombreuses coquilles ont été fort opportunément corrigées dans la réédition en poche).
Contient deux récits : Le Faucon, et Les Asters.

1/ Le Faucon (Taka, 1953) est un récit très intéressant, qui ne relève pas tant de la science-fiction, comme il est écrit sur la quatrième de couverture, que d'une certaine forme de fantastique, celle que l'on trouve dans Les Murs de Abe Kôbô (mais en moins psychanalytique), ou dans une certaine mesure Le Rivage des Syrthes, de Julien Gracq, auteur auquel Ishikawa Jun a souvent été comparé : on trouve, dans Le Faucon, une atmosphère épaisse de complot et un style élaboré qui ne sont pas sans rappeler quelque peu le Rivage.
Il y a quelque chose de kafkaïen dans cette histoire (d'ailleurs, un des personnage est appelé "K") où l'on trouve de bien mystérieuses cigarettes dont les étranges propriétés révélatrices changent selon les moments et les lieux, une obscure organisation, une langue "de demain" dont les symboles s'assemblent magiquement, attentat, arrestations, traque... une fille avec une culotte de cheval et des bottes de cuir, une lanterne qui diffuse une lumière "délicate comme une dentelle d'écume", et plus encore !
Tout ceci compose une histoire certes obscure, délicieusement obscure, pleine de symboles ("chacune des oeuvres de Jun Ishikawa est le récit d'une révélation", écrit Edwige de Chavanes dans son introduction) mais qui semble néanmoins cohérente, douée d'une logique interne à laquelle on peut réfléchir, longtemps après. Comme si la solution était à portée de main, juste un peu plus loin...

2/ Les Asters (Shion monogatari, 1956). Prix du Ministère de la Culture 1957.
Ce récit, qui illustre la prise de conscience du mal, la volonté délibérée de commettre le mal, se déroule au Moyen-Age.
Muneyori, "seigneur du pays", se passionne pour la chasse. Il tire à l'arc et jamais sa flèche ne manque sa cible, quand celle-ci est inanimée. Mais pour une raison inconnue, les proies qu'il chasse semblent toujours éviter les flèches... encore que : si on ne retrouve pas d'animal mort, il n'y a aucune trace des flèches non plus. "Pourquoi mes flèches n'ont-elles jusqu'à présent jamais connu le sang ?" se demande Muneyori... Mais tout va changer !
On notera quelques similitudes, qui ne semblent pas être le fruit du hasard, avec le Saint-Julien l'Hospitalier de Flaubert.

Deux récits, donc, excellents. De la vraie littérature.

Egalement disponible en français :
- Jésus dans les décombres (Yakeato no Iesu, 1946) Anthologie de nouvelles japonaises contemporaines, volume 1, Gallimard.
- La Légende Dorée (1946), publié dans Les ailes, la grenade, les cheveux blancs, Picquier.
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Fugen ! Tôkyô, années 1930 (également appelé Le Boddhisattva de la Grande Pitié ; prix Akutagawa 1936)

Autres livres, non disponibles en français :
- Le Chant de Mars (Marusu no uta, 1938)
- Peinture en blanc (1939)
- La Lampe Eternelle (1946)
- L'Immaculée Conception (1947)
- Biographie de personnages bizarres des provinces (1955-1957)
- La Chronique du vent fou (Kyôfû-ki, 1980) : il s'agit d'un roman sur lequel l'auteur a travaillé pendant dix ans... et qu'on aimerait vraiment pouvoir lire en français !



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