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Fleur JAEGGY

(Zürich, 31/07/1940 - )

fleur jaeggy

 

"Fleur Jaeggy, née à Zurich le 31 juillet 1940, est une écrivain suisse italienne.

Après avoir passé son enfance et son adolescence dans différents pensionnats suisses, elle s'installe à Rome dans les années 1960. Là, elle devient une amie proche de l'écrivain autrichienne Ingeborg Bachmann et fait la connaissance de quelques-uns des écrivains majeurs de l'époque tels que Thomas Bernhard.

Depuis 1968, elle vit à Milan où elle commence sa collaboration avec la maison d'édition Adelphi. Le succès lui vient avec I beati anni del castigo [Les Années bienheureuses du châtiment], récompensé par le prix Bagutta en 1990.
À son activité de narratrice, elle ajoute celles de traductrice et d'essayiste. Elle traduit ainsi Marcel Schwob, Thomas de Quincey, Robert Schumann et écrit sur John Keats et Robert Walser.

Ses romans sont traduits en dix-huit langues.

Elle écrit également pour le théâtre. [...]
En musique, elle collabore par des textes avec Franco Battiato, en utilisant souvent le pseudonyme de Carlotta Wieck.

Proleterka a été élu livre de l'année 2003 par le Times Literary Supplement.

Fleur Jaeggy est l'épouse de l'écrivain et éditeur Roberto Calasso.
" (merci wikipedia)

les années bienheureuses du châtiment        les années bienheureuses du châtiment -poche

 

- Les Années bienheureuses du châtiment. (I beati anni del castigo, 1989). NRF-Gallimard, 105 pages. Traduit de l'italien par Jean-Paul Mangano en 1992.

"A quatorze ans j'étais pensionnaire dans un collège de l'Appenzell. En ces lieux où Robert Walser avait fait de nombreuses promenades lorsqu'il se trouvait à l'asile psychiatrique, à Herisau, non loin de notre institution. Il est mort dans la neige. Quelques photos montrent ses traces et la posture de son corps dans la neige. Nous ne connaissions pas l'écrivain. Et il était même inconnu de notre professeur de littérature. Parfois je pense qu'il est beau de mourir ainsi, après une promenade, de se laisser choir dans un sépulcre naturel, dans la neige de l'Appenzell, après trente années d'asile, à Herisau. Il est vraiment dommage que nous n'ayons pas connu l'existence de Walser, nous aurions cueilli une fleur pour lui. Kant lui-même, avant sa mort, fut ému lorsqu'une inconnue lui offrit une rose." (page 7).

Un peu de voyeurisme (fasciné, quand même... les traces de pas dans la neige, une vie qui s'interrompt... la photo est très forte...).

Robert Walser, le 31/12/1956
Robert Walser, le 31/12/1956.

Le livre commence donc bien, mais grâce à des références littéraires.

"Je suivais des cours de français, d'allemand et de culture générale. Je ne travaillais pas du tout. Je ne me souviens que de Baudelaire." (page 8).
Tous les matins, la narratrice se lève très tôt et fait une marche. "Je cherchais la solitude et peut-être l'absolu. Mais j'enviais le monde.
Un jour, ce fut au cours du déjeuner. Nous étions toutes assises. Il arriva une fille, une nouvelle. Elle avait quinze ans, les cheveux aussi raides que des lames, brillants, les yeux sévères et fixes, pleins d'ombre. [...] Un beau front haut, où les pensées se laissaient presque toucher, où les générations passées lui avaient transmis talent, intelligence, charme. Elle ne parlait avec personne. L'apparence était celle d'une idole, hautaine. C'est pourquoi, peut-être, je désirai faire sa conquête. Elle n'avait pas d'humanité. Elle semblait même dégoûtée. La première chose que je pensai fut : elle est allée plus loin que moi.
" (pages 8-9). Cette fille s'appelle Frédérique.

Quelques pages à peine plus loin, elles sont amies, enfin plus ou moins. Et le texte patine. A tel point que le correcteur s'est endormi à la page 68 : "j'étais dans mont lit", "Frédéric ne m'avait jamais cherché" (il manque un "e")
Alors, bien sûr, le texte est littéraire, on rencontre parfois des phrases qui nous font sortir de notre torpeur.
"Dans la jeunesse se niche le portrait de la vieillesse, et dans la gaieté l'épuisement, comme chez certains nouveau-nés en qui nous croyons reconnaître le vieillard qui vient de quitter la vie." (page 80).

"Le plaisir du désappointement. Cela n'était pas nouveau pour moi. Je l'appréciais depuis que j'avais huit ans et que j'étais pensionnaire dans mon premier collège, religieux. Et ce furent sans doute les plus belles années, pensais-je, les années du châtiment. Il y a comme une exaltation légère mais constante, dans les années du châtiment, dans les années bienheureuses du châtiment." (page 76).

Il n'y a pas vraiment de progression. L'histoire ne parvient pas à avancer, elle fait du surplace, revient en arrière, un peu en avant (pour rendre l'immobilisme, le conservatisme de la société helvétique, sans doute... on comprend l'intention). Les personnages ne sont finalement pas très intéressants.
Alors, le livre tente de survivre grâce au style.

Si l'on est de bonne humeur et qu'on attendait quelque chose de ce court texte (mais pourquoi le lirait-on, sinon ?), on pourra donc toujours y trouver le plaisir du désappointement. Mais comme vous êtes prévenus, que vous restera-t-il ? (une heureuse surprise, peut-être...)

Pour ma part, c'était donc une déception.

 

 

Finissons en musique avec un titre de Franco Battiato : Shackleton (1998), extrait de l'album Gommalacca.
Musique : Franco Battiato ; texte italien de Manlio Sgalambro et Franco Battiato. Les paroles en allemand, elles, sont de Fleur Jaeggy, et ces passages en allemand sont chantés par Fleur Jaeggy and Franco Battiato.

 

 

 


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