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Louis-René des Forêts

(Paris, 1918 - 30/12/2000)

des forêts

Après des études de droit et de sciences politiques, il fait paraître des chroniques musicales et littéraires. Mobilisé en 1939, il s'engage par la suite dans la Résistance.
Ses débuts littéraires datent de l'Occupation. Entre 1941 et 1943, il écrit Les Mendiants, publié par Gallimard, qui sera suivi en 1946 du Bavard, presque ignoré du public.

Il se lie d'amitié avec Raymond Queneau et André Frénaud. Après une année de travail avec le jeune éditeur Robert Laffont, il se retire en province. Il publie dans quelques revues.
En 1953, il revient à Paris et participe chez Gallimard (dont il sera membre du comité de lecture de 1966 à 1983) à la conception de l'Encyclopédie de la Pléiade. Il se lie alors d'amitié avec Michel Gallimard, Robert Antelme, Georges Bataille et Maurice Blanchot.

Il fonde en 1954 le Comité contre la guerre d'Algérie, avec Dionys Mascolo, Edgar Morin et Robert Antelme.

En 1960, il publie La Chambre des enfants, prix des Critiques.

En 1967, il fait paraître au Mercure de France Les Mégères de la mer (poème). Chez le même éditeur paraîtra en 1997 son dernier ouvrage, Ostinato, autobiographie fragmentée dont la rédaction avait été entreprise dès 1975 et dont la NRF, L'Ire des vents, Art Press, La Quinzaine littéraire et Le Cahier du refuge avaient donné successivement, entre 1984 et 1994, des extraits et ébauches.

(merci Wikipedia).


un malade en forêt

- Un malade en forêt. Editions fata morgana. 106 pages. Initialement, ce texte faisait partie du recueil La Chambre des enfants.

"Généralement, ce que je préférais entre deux missions, c'était m'allonger sur une pente moussue, les mains croisées derrière la nuque à regarder entre les feuillages mobiles les petits nuages replets courir dans le ciel."

C'est ainsi que commence le livre, dans un cadre bucolique. Nous sommes pendant la Seconde Guerre Mondiale, la France est occupée, des résistants ont installé un camp dans une forêt, avec quelques Français et beaucoup d'anglo-saxons qui n'ont pas encore pu être exfiltrés.

Le narrateur, Louis, aime être tranquille pour méditer quand il le peut, et faire un somme réparateur (c'est rudement agréable, les sommes réparateurs). "Les rayons du soleil à travers les feuilles posaient des taches claires sur la mousse très verte et très fraîche où je m'étendais de tout mon long, après avoir enlevé mon blouson dont je faisais un tas que je glissais sous ma tête.
Généralement, je m'endormais car j'étais presque toujours fatigué par mes randonnées et j'avais souvent très sommeil." (page 10).
Mais, souvent, il sent que quelqu'un est là, tout près. "[...] en général, je n'avais même pas besoin de me retourner pour deviner la présence de Rudy : il était adossé contre un arbre dans une attitude nonchalante à m'observer sans mot dire, avec quelque chose de lointain et d'impénétrable dans le regard, et sur le visage une expression de torpeur profonde et pathétique. C'était un indigène d'Afrique du Sud d'une vingtaine d'années. [...] recruté dans son pays d'origine, il avait participé à la guerre de Libye jusqu'à ce que les Allemands l'eussent fait prisonnier et expédié dans un camp de Silésie. Incommodé par le climat trop rigoureux, nous n'avons jamais su par quel tour de force il parvint à s'évader et à traverser toute l'Allemagne sans se faire arrêter malgré la teinte suspecte de sa peau." (page 12).

Il y a toujours une certaine tension, bien sûr. Certains résistants se sont fait arrêter, comme Jean, un ami de Louis, avec qui il discutait ainsi :
"
Jouir de la vie consiste à lui faire rendre tout ce qu'elle peut donner, disait-il, et quand tu renonces à quelque chose par lâcheté, tu ne reçois jamais rien en échange. » - « Oui, disais-je, mais il y a toujours un moment où l'on te présente la note. » - « En effet, la note vient toujours, répondait-il, mais elle n'est jamais trop élevée : on paie toujours d'une façon ou d'une autre, pour toutes les bonnes choses. Il ne faut pas être près de ses sous. » Il avait bien reçu sa note, mais prématurément, et je trouvais qu'elle était trop salée." (pages 20-21).

Mais le personnage principal, celui dont on saura le plus de choses mais qui, paradoxalement, restera le plus mystérieux, c'est bien Rudy, le Noir Sud-Africain.

Un excellent livre, très bien écrit (et qui montre une fois de plus qu'un belle écriture ne passe pas forcément par des mots compliqués ou des tournures alambiquées), qui abonde en personnages intéressants, plongés dans une époque pas facile, la fin de la Seconde Guerre. De la vraie littérature. Et, pour une fois, une Résistance qui "sonne" vrai.

Il donne bien sûr envie de lire La Chambre des enfants.


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