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Iván Repila
(Bilbao, 1978 - )


ivan repila

 "Ivan Repila est né à Bilbao en 1978. Il a travaillé dans la publicité en tant que graphiste, éditeur et et directeur culturel. Le Puits est son premier roman." (Présentation de Denoël). Etrange que l'éditeur ne sache pas que Repila avait publié un roman auparavant : Una comedia canalla en 2012 (voir par exemple https://www.casadellibro.com/libro-una-comedia-canalla/9788493943387/1973158 ). Le Puits est son premier roman... traduit en français.


le puits
Couverture : Graphisme : Constance Clavel. Illustration : Raphaëlle Faguer

- Le Puits (El niño que robó el caballo de Atila, 2013). Traduction de l'espagnol par Margot Nguyen Béraud en 2014. Préface de Zoé Valdés.
Le titre original est L'enfant qui a volé le cheval d'Attila. C'est une phrase du livre qui a été utilisée comme titre par l'éditeur espagnol. L'éditeur français, lui, a trouvé que ça n'était pas assez commercial, et en a changé : c'est ce qu'explique Ivan Repila dans l'interview en fin de page, donnée pendant la Comédie du Livre.
Après une préface très louangeuse de Zoé Valdès ("Je peux d’ores et déjà l’affirmer : avec cette œuvre, Iván Repila a mérité l’éternité ; il a mérité sa place au panthéon des Jules Verne, Alain-Fournier et autres Antoine de Saint-Exupéry.", page 7), viennent deux citations :
"Dans un système de libre échange et de libre marché, les pays pauvres - et les gens pauvres - ne sont pas pauvres parce que les autres sont riches. Si les autres étaient moins riches, les pauvres seraient, selon toute probabilité, encore plus pauvres.
Margaret Thatcher
"
Et :
"Je vins dans les villes au temps du désordre
Quand la faim y régnait.
Je vins parmi les hommes au temps de la révolte
Et je me suis révolté avec eux.
Ainsi passa le temps
Qui m'était donné sur la terre.
Bertolt Brecht
"

On sent donc qu'il devrait y avoir du contenu, de l'ordre du politique ou du social.

Le livre commence abruptement :
"Impossible de sortir on dirait, dit-il. Puis il ajoute : Mais on sortira." (page 15)
Deux enfants sont dans un puits (asséché), au milieu d'une forêt.

"Le frère aîné est grand. Il gratte la terre pour former des marches, mais lorsqu'il pose le pied, tout son corps s'affaisse et le mur s'éboule.
Le frère cadet est petit. Assis par terre, les bras autour des jambes, il souffle sur la blessure fraîche qu’il a au genou. En se disant que le premier sang coule toujours dans le camp des plus faibles, il observe son frère tomber, une, deux, trois fois.
- J’ai mal. Je crois que c’est cassé.
- Ne te laisse pas impressionner par le sang.
" (page 16).

Le Grand, assez mutique, a un plan pour essayer de s'en sortir. Le Petit, lui, est plus vif, parle beaucoup, a de l'iimagination.

Pourquoi sont-ils dans ce puits ? Combien de temps resteront-ils coincés ? Pourront-ils survivre, en sortir ? Pourront-ils s'occuper intellectuellement sans devenir fous ?


Ivan Repila dit (toujours dans la vidéo en bas de page) qu'il y a trois niveaux de lecture dans son petit livre : l'anecdote ; la lecture existentielle (survie, fraternité, développement des personnages) ; et le troisième niveau : politique, allégorique... Au lecteur de faire sa propre interprétation.

"C'est une métaphore de la crise occidentale", dit l'auteur dans la vidéo. Une crise des valeurs, une crise morale, une crise politique, mais qui n'est pas propre à l'Espagne.
Les intentions sont là : plusieurs niveaux de lecture, la fable beckettienne...
Mais quelque chose dans la réalisation m'a gêné : cela reste très théorique. C'est une fable, mais avec des effets romanesques.
En plus, il y a quelques incohérences : "Cette nuit-là, il allait dormir comme jamais auparavant, mais ce serait aussi sa dernière nuit sans angoisse." (page 35). Tadam ! Que va-t-il se passer ? Quel drame va-t-il arriver ? Quel suspens ! Je veux bien, mais alors pourquoi lit-on, page 46 :
"Ils se reposent vraiment pour la première fois depuis la fin de l'orage, s'abandonnant sans trêve à la fatigue. Leur profond sommeil les empêche d'entendre [...]".
De plus, le narrateur omniscient nous donne à voir ce qui se passe parfois quand les deux enfants dorment, tout en nous cachant volontairement des informations, pour créer plus de mystère (un "truc" romanesque qui semble éloigné de la fable).

Bref, j'ai eu la sensation que l'artificialité l'emportait, et qu'on loin du chef-d'oeuvre annoncé par Zoé Valdes.

 

 

 


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