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McEwan Ian
(Aldershot, Angleterre, 21/06/1948 - )

 
ian mcewan

Un des plus grands écrivains anglais actuels.
Il s'intéresse particulièrement aux comportements déviants, aux excès de l'amour.

Après deux recueils de nouvelles (dont Sous les draps, In-between the sheets, 1978), il écrit des romans, notamment : Le Jardin de ciment (The Cement garden, 1978), L’Enfant volé (The Child in Time, 1987 - Prix fémina étranger... 1993), Délire d'amour (Enduring Love, 1997, qui traite du syndrôme de Clérambault - une personne est maladivement persuadée d'être aimée d'une autre personne), Amsterdam (1998, qui obtient le Booker Prize qu'il n'avait pas obtenu l'année précédente) , Expiation (Atonement, 2001, adapté au cinéma par Joe Wright avec Keira Knightley)...


- Le Rêveur (The Dreamer, 1994). Traduit en 1995 par Josée Strawson. Folio junior. 126 pages.


Il ne s'agit pas ici d'un livre tordu, mais bien d'un petit roman (quasiment un recueil de nouvelles) pour enfants, mais pas seulement.

Le livre s'ouvre sur une citation d'Ovide, extraite des Métamorphoses. Des métamorphoses, il va y en avoir plusieurs.
Notre héros s'appelle Thomas Fortune. Il a dix ans au début de l'histoire, ou plus précisément du recueil d'"aventures étranges" (page 17).

"A l'école, il lui arrivait souvent de laisser son corps assis à son pupitre pendant que son esprit partait vagabonder. Et, même à la maison, ses rêveries pouvaient parfois lui causer des ennuis." (Page 9).

Après une présentation de notre héros, nous lisons les aventures, qui montrent en même temps que le temps passe, et que Peter grandit. Chaque aventure est sans doute une rêverie, mais peut aussi être lue comme une histoire fantastique, au choix.

1/ La première nouvelle, Les poupées, traite des poupées de la petite sœur. Elles s'animent, tout ça… pas très original. Peter reste encore centré sur lui-même.

La suite va le faire grandir en l'obligeant à se mettre à la place des autres… après les objets inanimés, nous passons au règne animal.

2/ Ainsi, la deuxième nouvelle, Le chat, est nettement meilleure, et même vraiment très bien, notamment dans la façon dont Peter échange son corps avec celui du vieux chat, et tout ce qui lui arrive par la suite, la fin un peu nostalgique…
Le chat s'appelle Guillaume. C'est un vieux chat. Le matin, toute la maisonnée se prépare en hâte, qui pour aller travailler, qui pour aller à l'école (travailler… ou rêver).
"C'est toujours Guillaume que Peter apercevait lorsqu'il saisissait son cartable en jetant un dernier coup d'oeil derrière lui avant de se précipiter hors de la maison. Une patte sous sa tête en guise d'oreiller, il laissait l'autre pendre avec désinvolture par-dessus le bord de l'étagère, barbottant dans la chaleur qui s'élève doucement dans la pièce. A présent que ces idiots d'humains s'en allaient, un chat pouvait enfin s'offrir un sérieux petit roupillon. Quand il sortait de la maison dans la bise glacée, Peter était hanté par l'image du chat assoupi." (pages 35-36).

3/ Crème évanescente : Thomas cède à la tentation de se débarrasser de toute sa famille.
Nouvelle pas mal faite, mais d'ambitions assez modestes. La famille, ça peut gonfler, ça peut aussi être rassurant, surtout pour un petit garçon qui a peur des monstres.

4/ Après avoir percé la psychologie des chats, Thomas perce celle de ses petits camarades d'écoles dans Le Tyran. C'est très bien fait, d'autant que son histoire se construit presque sur les mêmes bases que le terrifiant "Rien", le livre de Janne Teller. Grâce à un postulat quasi-nihiliste (rien n'existe, pourquoi s'en faire), il arrive à vaincre un méchant… mais c'est de sa volonté propre quil reconstruit des relations. Une nouvelle étape dans sa croissance.
On est arrivé à un niveau d'abstraction largement plus important que la première nouvelle du recueil, qui se contentait d'animer des poupées.

5/Le Cambrioleur : nous avons là une enquête policière, avec notre héros dans le rôle de l'enquêteur. De mystérieux cambriolages ont lieu dans les maisons de sa rue… Il va mettre au point un plan très ingénieux pour coincer le cambrioleur…
Peter grandit, prend de l'assurance.
Très agréable à lire, cette aventure est quand même un peu moins réussie que les autres.

6/ Le bébé : Peter ne supporte pas le bébé Kenneth, son cousin :
"Kenneth était partout à la fois. C'était un de ces bébés qui rampent si efficacement qu'ils n'ont rien à gagner à essayer de marcher. Il traversait le tapis, lourdement, mais avec une rapidité déconcertante, comme un tank militaire. [note de moi-même : y a-t-il des tanks qui ne soient pas militaires ?] Il était du genre bébé Cadum, avec une énorme mâchoire carrée dans un visage rebondi et couvert de bave, d'une roseur éclatante ; il avait des yeux vifs et décidés et il écartait les narines à la manière d'un lutteur de sumo dès qu'il n'obtenait pas immédiatement ce qu'il désirait". (Page 95).
Bien sûr, selon la bonne logique du livre, Peter et le bébé échangent de corps, et c'est vraiment très bien écrit et très drôle : tout lui paraît nouveau, les couleurs éclatent, les goûts nouveaux explosent dans sa bouche, tout cela est très déconcertant…
Excellente aventure !

7/ Finalement, dans Les Grands, Peter se met à la place… d'un grand.
La plus nostalgique des nouvelles, car l'enfance et ses jeux ne vont plus durer longtemps.
Très belle nouvelle.

Du côté de la traduction, on peut se demander s'il n'y aurait pas une erreur lorsque l'on lit "Ses lunettes magnifiaient ses yeux" (page 70). Magnify, en anglais, c'est "agrandir", pas magnifier.
Enfin, je crois.


Au final, un très bon recueil, original, inventif, et très bien écrit.




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