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CHOPIN Kate
(Saint-Louis, Missouri, 08/02/1850, Saint-Louis, 22/08/1904)


kate chopin

 

Auteur de romans et de nouvelles, traductrice (notamment d'Alphonse Daudet et de Maupassant), Kate Chopin était d'ascendance française par la famille de sa mère.
Kate [O'Flaherty, son nom de jeune fille] épousa Oscar Chopin le 9 juin 1870 à Saint-Louis. Elle faisait alors partie de la communauté française créole de la ville. Ils partirent en lune de miel en Allemagne, puis en Suisse et finalement en France avant de revenir aux États-Unis précipitamment lorsque la guerre franco-allemande éclata. " (wikipedia).
Elle a cinq garçons et une fille. Son mari est employé dans la banque de son oncle.

"Les époux avaient tout pour bien s'entendre. Ils étaient catholiques, parlaient français et partageaient les goûts et les coutumes d'une société de culture française. Ce sont ces mêmes valeurs qu'Edna Pontellier [l'héroïne du roman L'Eveil], presbytérienne du Kentucky brutalement plongée dans l'univers des Créoles de Louisiane, tentera en vain de comprendre et d'assimiler. [...] Après la guerre de Sécession, ces familles se replièrent sur elles-mêmes, parlant uniquement français et s'organisant pour sauvegarder leur patrimoine culturel menacé d'assimilation brutale pendant les années difficiles de la Reconstruction." (page 17).

1870-1879 : les Chopin sont installés à La Nouvelle-Orléans, Oscar est négociant en coton. Après deux mauvaises récoltes, Oscar Chopin cesse ses activités commerciales. Il achète un magasin à Cloutierville, épicerie, droguerie-quincaillerie, et "quelques petites exploitations agricoles". Kate Chopin choque, elle monte à cheval comme un homme, fume des petits cigares de Cuba...

En 1882, Oscar décède de la malaria. Kate gère comme elle peut le magasin, les plantations et l'éducation de ses six enfants. Deux ans, plus tard, elle retourne à Saint-Louis, chez sa mère. La situation financière n'est pas brillante. Après le décès de sa mère, sur les conseils d'un vieil ami (un docteur), elle se met à écrire des nouvelles : "Ayant constaté dans toutes ses lettres en provenance de Louisiane un talent littéraire certain, il la persuada facilement d'exercer son art d'une manière professionnelle pour améliorer ses ressources." (page 21).
Elle publie sa première nouvelle en 1889, et certaines connaissent un vif succès. En 1899, son roman l'Eveil suscite une vague d'indignation qui "brisa chez Kate Chopin un élan créateur qui s'affirmait alors dans toute sa plénitude". (page 23).

Malade (peut-être le diabète), elle décède en 1904.

Elle est considérée comme "précurseuse" de la littérature féministe.

- L'Eveil (The Awakening, traduit de l'américain en 1990 par Michelle Herpe-Voslinsky). Préface, chronologie, bibliographie de Jean Bardot. Liana Levi, 220 pages.
Le roman commence ainsi :
"
Dans une cage suspendue à côté de la porte, un perroquet vert et jaune n'arrêtait pas de répéter :
- Allez-vous-en ! Allez-vous-en ! Sapristi ! * Tout va bien !
Il parlait un peu l'espagnol, et aussi une langue que personne ne comprenait, sauf peut-être l'oiseau moqueur qui, dans une cage accrochée de l'autre côté de la porte, sifflait à la brise ses notes flûtées avec une obstination exaspérante.
" (page 33 ; le * indique des mots en français dans le texte).
Nous sommes en Louisiane, à la fin du XIX° siècle.
Monsieur Pontellier, dérangé par le perroquet et l'oiseau-moqueur, s'en va un peu plus loin, à la porte de sa villa. "
Là il s'assit dans un fauteuil à bascule et se replongea dans sa lecture." (pages 33-34) Il y a plusieurs villas, nous sommes dans un lieu de villégiature composé de plusieurs villas.
L'héroïne, Edna Pontellier, va faire son apparition... la voilà qui arrive...
"
Il posa le regard sur une ombrelle blanche qui remontait de la plage à une allure d'escargot. Il la voyait clairement entre les troncs dépouillés des chênes d'eau, de l'autre côté de la tache jaune du champ de camomille. Le Golfe paraissait lointain ; il se fondait dans la brume bleutée de l'horizon. L'ombrelle, qui abritait sous sa doublure rose madame Pontellier, son épouse, et le jeune Robert Lebrun, continuait sa lente progression. Arrivés à la villa ils s'assirent tous les deux, apparemment épuisés, sur la plus haute marche de la véranda, face à face, chacun adossé à un pilier.
- Quelle folie ! Se baigner à une heure pareille et par une telle chaleur ! s'exclama monsieur Pontellier.
" (page 35).

"
Les yeux de madame Pontellier, vifs et brillants, étaient d'un brun doré, à peu près de la couleur de ses cheveux. Elle avait une façon bien à elle de les poser vivement sur un objet et de le fixer, comme perdue dans un labyrinthe intérieur de contemplation ou de songerie.
Ses sourcils étaient un ton plus foncé que sa chevelure. Epais, presque horizontaux, ils accentuaient la profondeur de son regard. Elle était plus belle que jolie.
" (page 37).
"
Elle était américaine, et ses quelques gouttes de sang français avaient dû se dissoudre au fil des générations." (page 38)

Madame Pontellier est en villégiature avec ses deux enfants et son mari. Des petits concerts, des réceptions sont organisés.
Tout devrait être pour le mieux. Et pourtant...
"
Un sentiment indescriptible d'oppression, venu sans doute d'un coin obscur de sa conscience, emplissait tout son être d'une vague angoisse. C'était une ombre, une brume traversant la claire journée d'été de son âme. C'était étrange et nouveau ; c'était une humeur." (page 41).
Progressivement, cela va être l'"éveil" : elle va vouloir autre chose. Ses enfants sont gentils, son mari aussi (et franchement, il lui laisse pas mal de liberté, elle flirte un peu avec des petits jeunots...), mais la vie, ça n'est pas que ça. Elle va commencer à avoir besoin de respirer, d'un peu plus d'indépendance, de penser à elle. Et puis, créer quelque chose, artistiquement parlant.
Mais qu'est-ce qui lui prend ?
Forcément, son mari, et la société en général, ne vont pas apprécier.

C'est un roman pas mal du tout, plutôt bien écrit (les atmosphères sont bien rendues), mais finalement peut-être un petit peu simple (vu du début du XXI° siècle, bien sûr).


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