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Sharnoush PARSIPOUR (شهرنوش پارسی پور)
(Téhéran, 17/02/1946- )


parsipour

Sharhrnoush Parsipour est "est une romancière, essayiste et critique littéraire iranienne.

Shahrnush Parsipur a fait ses études en sociologie à l’université de Téhéran en 1973, ainsi que de philosophie et civilisation chinoise à l'Université de la Sorbonne (de 1976 à 1980). Elle a été productrice au sein de la Télévision Nationale Iranienne. Ses prises de positions politiques et ses écrits lui ont valu plusieurs séjours en prison, ainsi que l'interdiction de ses romans en Iran. Elle réside depuis 1992 aux États-Unis. Depuis 2006, elle participe à différents programmes pour Radio Zamaneh, située à Amsterdam.

Ses romans abordent principalement les thèmes de la place des femmes dans la société et leur rapport aux hommes, ainsi que de l'engagement politique." (Wikipedia)

 

femmes sans hommes
En couverture : photo extraite du film Women without Men (2009) de Shirin Neshat.

Femmes sans hommes (Zanân bedun-e mardân ; - زنان بدون مردان (داستانک ; fin des années 70, publication en 1990). Traduction et préface de Christophe Balaÿ. Lettres persanes. 161 pages.

"Parmi les romancières et romanciers d'Iran, Sharhroush Parsipour occupe une place éminente et particulière : elle est au nombre de ceux et de celles qui, en prose persane moderne, se sont consacrés, sinon exclusivement, du moins essentiellement au genre romanesque. En ce sens, il est loisible d'affirmer qu'ils adhèrent étroitement à l'évolution actuelle du système culturel iranien et en particulier à sa littérature. Par le choix de ce genre littéraire, de préférence à la nouvelle, plus étroitement liée à la tradition narrative persane, ils témoignent plus que d'autres de l'expression de la modernité dont le roman est en quelque sorte le symbole le plus éloquent à la fin du XX° siècle. [...]
Le monde vu par les femmes et non plus seulement par les hommes, voilà le phénomène radicalement nouveau en littérature persane. [...]
De ce travail d'écriture sort une nouvelle image de la femme, différente à bien des égards de celle qu'avait forgée pendant des siècles la littérature masculine.
" (pages 1-3).

Femmes sans hommes est le quatrième roman de l'auteur (les anglo-saxons ne sont pas du même avis, puisqu'ils rangent ce livre dans la catégorie "novella").
"Le récit est composé de plusieurs histoires de femmes qui se croisent en un point central : le jardin de Farrokh Laghâ, supposé devenir un paradis sur terre libéré de la présence d'Adam. Ces cinq femmes ont connu des destins fort différents, ont fait aussi des choix bien distincts. Aucune unité sociale, intellectuelle, culturelle ou même spirituelle ne les relie entre elles si ce n'est ce refus quasi viscéral de la domination masculine.
Le petit monde de femmes sans hommes est-il vraiment viable et durable ?
" (page 8).

Les chapitres se focalisent généralement sur l'une des femmes, qui sont donc d'âges et de milieux sociaux très divers.
Voici l'une d'elles, Farrokh-Laghâ, dont le jardin va être le point de convergence. Elle est mariée :
"Depuis qu'il est à la retraite, tous les après-midi, il fait sa promenade, pendant une ou deux heures.Puis il lit le journal dans un café, boit son café et enfin rentre chez lui. Chaque jour sa femme attend patiemment qu'il s'en aille pour revivre, enfin libre de ses mouvements. Avec son mari à la maison, elle peut faire une croix sur ses possibilités de mouvement. Elle n'a plus qu'à se recroqueviller dans un coin. Voilà trente-deux ans qu'elle est habituée à cette absence de mouvement, à l'immobilité." (page 74).
Bientôt, sa vie va changer...
Voici une autre de ces femmes, Zarrinekolâh :
"Zarrinekolâh est âgée de vingt-six ans. Elle travaille dans un bordel de Shahrenow, la maison d'Akram-Talâ. Akram aux sept dents d'or, surnommée Akram-Sept.[...]
À ses débuts, elle a eu jusqu'à trois ou quatre clients par nuit et jour et quand elle a atteint ses vingt-six ans, ses clients se sont montés à une vingtaine, parfois vingt-cinq ou trente.
Mais aujourd'hui, Zarrinekolâh accuse la fatigue de ce travail intensif. Plusieurs fois elle s'en est plainte aurprès d'Akram, La première fois, elle a reçu pour toute réponse un grognement et puis des coups. Alors elle a fermé sa gueule.
" (page 90). Malgré tout, elle reste enjouée, joyeuse.
Un matin, alors qu'elle allait prendre son petit-déjeuner, on l'appelle : elle doit aller travailler.
"Elle est rentrée dans sa chambre tout en colère, elle s'est couchée sur son lit en écartant les jambes. Puis le client est entré. Un homme sans tête. Zarrinekolâh n'a même pas la force de crier. Le client sans tête a fini son affaire et s'en est allé.
Mais à partir de ce jour-là, tous ses clients se sont présentés sans tête. Zarrinekolâh n'osait en parler à personne.
" (page 92).

Le roman, qu'on aurait pu croire écrit dans un style réaliste, bascule dans le réalisme magique. C'est assez étonnant (il y a notamment un curieux arbre dans un jardin).

C'est un bon livre.

Il a été adapté par Shirin Neshat en 2009 (Lion d'Argent à Venise) :



 



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