PHOTOS --->  Château de Chantilly (8 décembre 2013).

 

Le temps est à la pluie... Nous allons visiter le Château de Chantilly, sans trop nous attarder dans les parcs et jardins. Il y aura tout de même largement de quoi faire : deux expositions (une de peinture, l'autre de livres), et la visite du musée Condé.

Sur la photo de droite, on voit tout au fond la statue équestre de Anne de Montmorency ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_de_Montmorency_(1493-1567) )

  

 

Rendons-nous tout d'abord dans la salle du Jeu de Paume, qui abrite les expositions temporaires, pour voir l'exposition "Fra Angelico, Botticelli. Chefs-d’oeuvre retrouvés".

"Rassemblant panneaux religieux et objets profanes, tels les cassoni, coffres de mariages d’apparat ornés de peintures décoratives, l'exposition a pour objectif de recréer les imposants ensembles d’origine, souvent démantelés au fil des siècles, en réunissant des pièces rares disséminées à travers le monde.

Certaines des oeuvres exposées sont reconstituées pour la première fois depuis le XVème siècle : ainsi, la Thébaïde de Fra Angelico, est présentée à Chantilly grâce à des prêts des musées d’Anvers, de Cherbourg, de Philadelphie et d’une collection particulière.

Deux cassoni de Filippino Lippi et Sandro Botticelli illustrant les scènes de l’Histoire d’Esther et dont les panneaux principaux seront exposés grâce à un prêt du musée du Louvre, sont également au coeur de l’exposition."

( http://www.domainedechantilly.com/domaine-de-chantilly/evenements-a-laffiche/exposition-fra-angelico-botticelli )



L'exposition est chronologique : Sienne au milieu du Quattrocento, L'atelier de Filippo Lippi, la fin du Quattrocento à Florence, ...

   

   
   

       

Jusqu'à présent, quasiment tout provenait des collections du Musée Condé. On peut maintenant voir une tentative de reconstruction d'un "panneau représentant la Thébaïde, qui a été découpé pour des raisons commerciales et constituait des tableaux faciles à vendre." (notice). Que d'oeuvres ont été découpées à fins commerciales !

       


          

Voici l'oeuvre de Giovanni di Paolo (actif à Sienne de 1420 à 1482 ; voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Giovanni_di_Paolo ), qui fait l'affiche de l'exposition. Comme l'explique la notice, le fond d'or a été ajouté postérieurement.
   

Atelier de Sandro Botticelli : La Vierge et l'Enfant avec un ange.


             

On arrive maintenant devant l'une des toiles les plus célèbres et les plus belles du musée : le Portrait de Simonetta Vespucci (vers 1480), une oeuvre de Piero di Cosimo ( voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Portrait_de_Simonetta_Vespucci ). Il s'agit vraisemblablement d'un portrait posthume, comme l'explique la notice.
          

      

On finit avec des oeuvres plus fragiles.

Michel-Ange...
            

Autre oeuvre connue du musée, issue de l'atelier de Léonard de Vinci : Femme nue, dite La Joconde nue ou Monna Vanna :
       
       

 

A la fin de l'exposition, on aura vu de belles choses, mais... Il y a un problème. Quasiment tout provient des collections permanentes. Et les oeuvres les plus belles n'étaient en quelque sorte pas là : en effet, de grands écrans permettaient de voir des vidéos de reconstructions virtuelles de polytiques et d'oeuvres diverses, avec force gros plans :

   

Le pire (ou le meilleur) est arrivé à un moment : on pouvait voir en même temps une oeuvre accrochée à un mur, mais aussi sur l'écran qui était dans la même salle. Eh bien, l'oeuvre était cent fois plus belle sur l'écran, lumineuse, éclatante, comme nettoyée du vernis que l'on pouvait pourtant voir sur l'oeuvre physiquement présente. Une sorte de paradoxe temporel.

Alors, quel est le but de cette exposition ? Les reconstructions réelles de polyptyques à partir de fragments dispersés étaient très peu nombreuses.
La Galerie de peintures du Musée Condé était fermée pour travaux ; peut-être ai-je tort, mais l'exposition a pu être l'occasion de mettre en valeur quelques belles oeuvres qu'il était difficile d'exposer dans les autres salles du Musée.

 




Nous allons maintenant visiter le Musée Condé (situé dans le Petit Château), dont les oeuvres - et parmi elles quelques authentiques chefs-d'oeuvre - ne sont jamais prêtées. Il est donc nécessaire d'aller à Chantilly pour les voir.

"Sa collection de peintures anciennes compte sans doute parmi les plus importantes en France. Principalement constituée d'œuvres italiennes et françaises, elle compte, par exemple, trois tableaux de Fra Angelico et trois de Raphaël, cinq peintures de Nicolas Poussin, quatre d'Antoine Watteau ou encore cinq signées Ingres. Le musée abrite un cabinet de 2 500 dessins et une bibliothèque comportant 1 500 manuscrits dont 200 sont enluminés ; le plus célèbre d'entre eux étant Les Très Riches Heures du duc de Berry. S'y ajoutent des collections d'estampes, de portraits miniatures, de sculptures, d'antiquités, de photographies anciennes et d'arts décoratifs, meubles et porcelaine notamment.

L'ensemble de ces collections n'est visible qu'à Chantilly car le legs du duc d'Aumale interdit tout prêt des collections et aucune modification des salles d'exposition n'est par ailleurs possible." ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Musée_Condé )

                

On notera une copie de l'Esclave mourant, à gauche, et de l'Esclave rebelle, à droite, de Michel-Ange.

Presque tout de suite après l'entrée, nous nous dirigeons vers le Cabinet des livres. On remarque que la porte est décorée de livres en trompe-l'oeil... Ainsi, lorsque l'on est dans la bibliothèque et qu'on a fermé la porte, on ne la voit plus : il n'y a plus que des livres.

Le Cabinet des livres comporte 13 000 livres et 700 manuscrits. Les Très Riches Heures du Duc de Berry sont visibles sous forme de fac-similé et d'un support numérique.
         

Une exposition temporaire se tient ici :

"La bibliothèque du château de Chantilly présente l’exposition « La Passion du Prince : enluminures italiennes du duc d’Aumale » du 6 septembre au 9 décembre dans le cabinet des livres.
Cette exposition met en lumière l’enluminure italienne du Moyen Âge et de la Renaissance à travers des pièces majeures aux allures de trésors : manuscrits, incunables et imprimés qui n’ont jamais été exposées auparavant.

Le fonds italien du château de Chantilly se compose de : 33 manuscrits enluminés, 19 miniatures découpées de leurs livres d’origine, ainsi qu’environ 120 livres imprimés ornés d’enluminures.

Le duc d’Aumale, bibliophile éclairé, a tenu à réunir au sein de sa collection les plus belles réalisations de l’école italienne.
32 pièces inédites sont ainsi exposées au coeur d'un parcours chronologique qui présente l’art des différentes écoles régionales d’enluminures de la péninsule.

Les manuscrits de la collection sont une illustration de l’art italien du XIIIème au XVIIème siècle. Ils témoignent également de la diversité des textes illustrés : textes juridiques et théologiques, livres d’heures ou monuments de la littérature…

L’exposition présente notamment un exemplaire de la Comédie de Dante enluminé vers 1345, les Heures Torriani, véritable trésor de la Renaissance milanaise, protégé dans une reliure orfévrée en vermeil orné de camées et d’émaux peints ou encore un Pétrarque, pas plus grand qu’un pouce, copié à Sienne en écriture microscopique par le maître de calligraphie de Charles IX.

L’exposition « La Passion du Prince », est donc l’occasion unique d’admirer les joyaux de la collection d’enluminures italiennes du duc d'Aumale, dévoilant ainsi l’histoire des bibliothèques européennes de la Renaissance au XIXème siècle." (texte extrait d'une page du site... qui a maintenant disparu).

Panneaux de l'exposition :
         

Histoire ancienne jusqu'à César. Les faits des Romains. Parchemin enluminé vers 1270 :
  

Une Histoire de Troie (XVI° siècle) :
   

Un Cicéron de 1469 :
   

Sainte Agnès (qui "évoque une dame de cour plutôt qu'une martyre", signale la notice) attribuée à Taddeo Crivelli (1468)
   

Bréviaire (vers 1495), enluminures de Benedetto Bordon
       

Et maintenant, L'Enfer de Dante (vers 1328-1130) :
          

Très beau livre qui a conservé sa reliure d'origine en vermeil, un miroir permettant de bien la voir :
         

L'Histoire Naturelle de Pline l'Ancien (1472) :
   

 Un cartulaire ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Cartulaire ) de 1423 :
    

      

Maintenant, un exploit calligraphique signé Camillo Spannocchi. "Il aurait copié sur un seul feuillet l'Iliade d'Homère !" nous dit la notice.
Le livre photographié ci-dessous (Rime et Trionfi, enluminé à Sienne en 1572) ne mesure que 51 x 40 mm...

      


Continuons la visite des Grands appartements.

Le Grand Cabinet de Monsieur le Prince (décoration vers 1718-1728) :

La Salle des gardes... Boudoir décoré d'une Grande Singerie (oeuvre attribuée à Christophe Huet, 1700-1759) :
  

La Galerie des Batailles :
   

Le Salon de Musique :
     

Voici la Galerie des cerfs, qui servait de salle à manger de réception du duc d'Aumale :
   

 

Et on arrive dans les Galeries de Peintures.

"La collection de peintures du musée Condé en fait le premier musée de peintures anciennes (avant 1850) en France après le musée du Louvre. Composé de plus d'une dizaine de salles, vous découvrirez au gré du parcours plus de 800 chefs-d'oeuvre de la peinture française, italienne, flamande, anglaise, etc. De nombreux objets d'art complètent cette collection." ( http://www.domainedechantilly.com/domaine-de-chantilly/musée-condé-château )

On trouvera une liste de peintures du musée sur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Collection_de_peintures_du_musée_Condé

Ingres, Philippe de Champaigne, Holbein, Memling, Watteau, Le Maître de Saint-Gilles... (les petits papiers roses que l'on voit sur les murs correspondent aux oeuvres déplacées à l'exposition temporaire).
               

Mais aussi Delacroix, Vigée-Lebrun :
        

Le Cabinet des Gemmes :

La Galerie de Psyché, où se trouvent des vitraux... et les toiles de la Galerie des peintures fermée pour travaux. Du coup, bien sûr, on ne voit plus tellement les vitraux sur la gauche...
   

Le Fameux Massacre des Innocents de Poussin ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Massacre_des_Innocents_(Poussin) )

Poussin, Eugène Fromentin, Gros (Les Pestiférés de Jaffa), Delacroix...
          


On arrive à la fameuse Vierge de Lorette de Raphaël :
   

"Le voile comme dans La Vierge au diadème bleu, attribuée aussi au peintre, serait un substitut illusionniste du Saint-Suaire, une relique particulièrement vénérée. [...]
Une radiographie réalisée au Centre de recherche et de restauration des musées de France a permis de repérer que le saint Joseph a été rajouté après, sans doute par un peintre différent de Raphaël. À son emplacement, se trouvait une ouverture sur un paysage. Ce type de composition se retrouve dans La Madone Aldobrandini et La Vierge au diadème bleu. Cependant, toutes les copies anciennes représentent le saint, ce qui fait dire à Cecil Gould que cet ajout est bien de la main du maître.
" ( voir http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Vierge_de_Lorette_(Raphaël) )

Un portrait d'homme d'Andrea del Sarto :

On arrive au Sanctuario où l'on va voir Les Trois Grâces et La Madone d'Orléans de Raphaël, ainsi que quarante enluminures de Jean Fouquet tirées du Livre d'heures d'Etienne Chevalier.
   

Les enluminures de Jean Fouquet :
                       

                      


Raphaël : La Madone d'Orléans et Les Trois Grâces :
       

Continuons avec le Cabinet des Clouet, qui comporte 90 portraits de rois et reines de la Renaissance (François Ier, Henri II, Catherine de Médicis...) du XVI° siècle, par Clouet, Corneille de Lyon...

La Salle Caroline, où l'on peut notamment voir quelques Watteau :
   

Un peu de dentelle de Chantilly, vue dans le Salon d'Orléans :

"La dentelle de chantilly est à base de « points vitrés », avec un fil de soie naturelle, noir (très rarement blanc) appelé « grenadine d'Alais »." ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Dentelle_de_Chantilly )
    

De la porcelaine :
      

 

On passe à la salle Isabelle, avec Géricault ; Jean-Auguste Henri Leys (1815-1869) : La Ménagère flamande ; Théodore Rousseau...
      

 

Dans le Cabinet de Giotto de trouvent des peintures italiennes et françaises des XV° et XVI° siècles, et notamment une oeuvre d'Enguerrand Quarton : La Vierge de Miséricorde de la famille Cadard, 1453 ( voir http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Vierge_de_miséricorde_de_la_famille_Cadard ). Bien sûr, elle ne vaut pas la Pietà de Villeneuve-lès-Avignon du Louvre. Mais bon.

On passe au Salon des Antiques. Amusant : le Duc d'Aumale visite Pompéi en 1843... on fouille devant lui, hop, on sort des objets qu'on lui offre. Sympa. Je n'ai pas eu droit au même traitement.
   

Dans la Rotonde de la Minerve, on voit notamment quelques Tanagra :
      

Allons jeter un oeil dans la Chapelle, dont les marqueteries et les vitraux datent du XVI° siècle.
   

Juste derrière se trouve la Chapelle des Coeurs des Condé. "Au centre, sous l'urne, se trouvent les coeurs des princes de la maison de Condé. Le dernier coeur est celui du fils aîné du duc d'Aumale, Louis d'Orléans, prince de Condé, mort à vingt-et-un ans en 1866 à Sydney." (notice)

A cause des travaux, on trouve ici une oeuvre d'Henri Chapu ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Chapu ), Jeanne d'Arc écoutant ses voix (1872).

En ressortant, on jette un oeil dans les Cuisines de Vatel, un restaurant installé sous les voûtes des anciennes cuisines de Vatel.

 

Et il est temps de partir !

 

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