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Per Hallström
(Stockholm, 29/09/1866 - Nacka - maintenant Stockholm - , 18/02/1960)

hallström

 

 

Ingénieur de formation, Per Hallström travaille comme chimiste notamment à Londres et Chicago, puis se consacre à l'écriture.

Quelques éléments biographiques trouvés dans Le faucon. Il s'agit d'extraits de Littérature suédoise de Lucien Maury, Editions du Sagittaire, 1940.
"Son caractère accuse l'intransigeance intellectuelle qui est son attitude préférée : on a pu dire de lui qu'il était le champion des vérités désagréables et des polémiques inopportunes : effort et lutte sont pour lui synonymes ; lutte contre les individus, les foules, les majorités, guerre à la sottise, aux préjugés, aux opinions qui ne sont pas les siennes. Il n'a pas la fougue puissante et meurtrière du pamphlétaire Strindberg : une irritation froide, un ton tranchant, une ironie calculée sont les armes qu'il utilise tout au long d'une carrière combative. [...]
Il a doté son pays d'incontestables chefs-d'oeuvre, au premier rang desquels on demeure surpris que d'admirables nouvelles ne lui aient pas valu une célébration européenne." (page 21)

"Son pessimisme au surplus dépasse le radicalisme ibsénien : disciple de Schopenhauer, il lui doit cette notion du mal universel qui assombrit toute son oeuvre d'une perpétuelle hantise [...]
Schopenhauer le conduit à Tolstoï et Dostoievsky. S'il n'a pas leur puissance créatrice, il approche, dans ses meilleurs récits, le ton de prodigieuse sincérité, l'éloquence des grands Russes." (page 25).

Il est l'auteur de poèmes, nouvelles, romans, pièces de théâtre, essais. Il a traduit Shakespeare.

On ne trouve quasiment rien en français. Il y a eu quelques traductions au début du XX° siècle.

De 1922 à 1946, il est président du Comité Nobel et a été chargé des discours de réception lors de la remise des prix Nobel de littérature de Sigrid Undset, Frans Emil Sillanpää et Johannes V. Jensen.

Ce qui est curieux, tout de même, est que Régis Boyer ne le mentionne même pas dans son Histoire des littératures scandinaves (Fayard).

Per Hallström et sa femme

Richard Bergh : Per Hallström et sa femme Helga (1904).

 

Le faucon

- Le Faucon (Falken, 1895). Nouvelle traduite du suédois par Mats Älg. 32 pages. L'Elan. 1994.
Il s'agit d'une nouvelle de dix-huit pages extraite du recueil Pourpre. "Pourpre demeure dans l'oeuvre de
Per Hallström une exception, expérience d'un styliste attiré par le romantisme mais que requiert une plus pressante actualité." (postface, page 24).

Renaud est un jeune garçon.
"Les yeux de Renaud prenaient les teintes des heures. Pleins d'une sombre langueur au crépuscule, ils brillaient comme l'or liquide dès que la lumière du soleil enveloppait ses cheveux et son cou. Des étincelles s'y allumaient vers l'aurore, quand ils exploraient les champs noyés de brume bleue, où les lièvres bruissent dans les halliers, où les oiseaux effarés voltigent, où se balancent les branches. [...]
Lorsque le silence régnait de nouveau, que l'espace redevenait une voûte d'anxieuse attente, deux taches noires de plus en plus petites montaient soudain en spirale vers les hauteurs du ciel.
" (pages 3-4).

Renaud est fasciné par les faucons de son seigneur.
Le lecteur assiste avec lui au dressage des faucons, "conforme aux règles habiles du roi Modus" (page 5)
"Les jeunes oiseaux qui n'étaient pas résignés à la captivité, qui rêvaient encore de libres chasses sous la nuit des chaperons, qui, tremblant de rage, soulevaient pour crier les plumes de leur cou, et que l'on apprivoisait par le jeûne et l'obscurité, ceux-là, Renaud pouvait les sortir de leurs cages." (page 5)
"Leurs vieux instincts sauvages ressuscitaient en pleine force, mais domptés et ennoblis. Ils abandonnaient paisiblement leur proie mourante après avoir sucé une enivrante gorgée de sang, ils ne mangeaient que ce qui leur était servi sur des plateaux ciselés, sans hâte, comme il sied à des oiseaux de gentilshommes." (page 7).

Les faucons sont comme Renaud, ou bien est-ce plutôt lui qui est comme eux :
"Et leurs yeux devenaient nonchalants et fiers et prenaient les teintes des heures, sombres quand le chaperon venait de leur être enlevé, clairs comme de l'air liquide lorsqu'ils montaient dans l'azur, remplis d'étincelles dès qu'ils entendaient le cri de leur victime." (page 7).

"Sire Enguerrand allait tous les jours à la chasse. Il portait le plus souvent le gantelet pourpre bordé d'or, car seul le vol tintinnabulant de l'oiseau d'Islande pouvait éveiller une joyeuse musique dans son âme et lui faire respirer avec ivresse l'air frais et léger du matin, comme on boit une liqueur vivifiante." (page 8).

Un jour, le faucon s'envole... mais ne revient pas.
Et, bien sûr : "C'est Renaud qui le découvrit." (page 8).

Très belle nouvelle, emplie de beauté cruelle, vraiment très bien écrite, avec beaucoup de couleurs, de sons, de sensations.

Pourquoi n'avons-nous pas les autres nouvelles du recueil ?


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