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Juhani Aho
(Lapinlahti, 11/09/1861 - Helsinki, 08/08/1921)

Juhani Aho

 

 

"Fils d'un pasteur, il est l’aîné des dix enfants du couple.
Il étudie à l'université d'Helsinki, la langue finnoise, la littérature et l'histoire. Jeune étudiant, Aho se fait déjà remarquer en remportant un concours d'écriture littéraire.

Juhani Aho écrit plusieurs romans et nouvelles, ses premières nouvelles sont publiées en 1883. En 1884, il interrompt ses études pour devenir écrivain et journaliste indépendant. Aho travaille pour plusieurs journaux et participe à la création d'un quotidien.

Membre du parti jeune finnois, il prend part aux luttes politiques et sociales, s'oppose à la domination russe en Finlande et œuvre pour la promotion de la langue finnoise. En 1889 et 1890, un séjour à Paris lui permet d'approfondir sa connaissance de la littérature française, dont il subit l'influence. Il rencontre Maupassant, Zola, Daudet. Il traduira d'ailleurs ce dernier en finnois, ainsi que Victor Hugo et Maeterlinck.

L'œuvre de Juhani Aho reflète les deux grands courants qui dominent à cette époque la littérature finlandais e: le naturalisme et le néoromantisme." (d'après Wikipedia)

"C'est surtout dans des textes brefs que son grand talent se révèle vraiment. Il les appelait lui-même des « copeaux », et c'est sous ce titre qu'il les publia dans huit volumes entre 1891 et 1921. [...] On y trouve des descriptions de voyages, des rêveries sur la nature, des contes moraux, etc." (notice extraite du Peuple genévrier)

Il est notamment l'auteur de Juha (L'Écume des rapides, 1911), un classique du roman finlandais, adapté par Aki Kaurismäki (1999).

 

le peuple genévrier
Couverture : Akseli Gallen-Kallela : Le grand pic noir - Terre désertique


- Le Peuple genévrier et autres récits (textes extraits des recueils Katajainen kansani, 1899-1900). Textes traduits du finnois (par qui ? Il semble que ce soit une traduction de 1903, mais ça n'est pas clair). Préface de Denis Ballu. 95 pages. L'Elan. 2009.

Le livre comporte 18 textes et un avant-propos. Le tout faisant 95 pages, inutile de dire que les textes sont généralement très courts. Ils ont tous pour thème la "détérioration des relations entre la Russie du XIX° siècle et ce qui était alors son Grand duché de Finlande" (notice de fin d'ouvrage).

Le premier texte s'intitule Le peuple genévrier, et explicite la métaphore du type "le chêne et le roseau".
"Les Finlandais auraient pu trouver quelque pays plus riche, où coulaient le lait et le miel ; mais leur penchant naturel semble les avoir toujours conduit vers les contrées les plus pauvres. Ils ont, comme malgré eux, recherché les marais, les déserts et les landes, où la terre gèle jusqu'à trois pieds de profondeur. On a dit qu'ils avaient été forcés par leur désir d'éviter toute domination, et l'on n'a pas eu tort. La liberté a toujours été la pensée dominante de leur vie. [...]
Nous pouvons écouter le bruit du vent qui passe dans le ciel avec le calme du genévrier sur la colline pierreuse. La foudre qui tombe des nuages brise les sapins et la plaine est couverte de leurs débris épars, elle frappe aussi le genévrier, mais sans l'atteindre dans sa vie. Les chevaux de guerre le foulent sous leurs sabots pesants, les roues des canons inclinent son front vers le sol, mais le genévrier ne se brise pas. Quand le bruit s'efface dans le lointain, l'arbuste redresse son tronc court et robuste, une branche chuchote à sa voisine : « Tu pousses par là, je pousse par ici », et bientôt l'empreinte des sabots et le sillon des roues ont disparu.
" (pages 7-8)

Le texte suivant, Le vieillard sur le cap, est quant à lui une sorte de conte. Mais, là encore, on peut lire un sous-texte politique, même si de nombreux détails doivent échapper à ceux qui ignorent les subtilités de la politique de l'époque. Certains de ces détails sont heureusement expliqués dans l'avant-propos.

Dans Troïka, un Russe veut traverser toute la Finlande avec un attelage russe qui n'est pas du tout adapté aux neiges profondes de la Finlande. C'est assez amusant.

Les Hirondelles et la corneille
raconte une histoire d'oiseaux qui sent la métaphore, d'ailleurs explicitée dans l'avant-propos (la corneille d'hiver est assimilable au tsar, mais le lecteur moyen ne peut bien sûr pas deviner que "les remontrances, à la fin du récit, de la corneille des champs renvoient à celles faites par la famille royale du Danemark au tsar concernant ses agissements en Finlande", page 6).

D'autres textes sont des odes à la beauté du pays, au sentiment patriotique : Vers la patrie, La Rive de la tristesse, La Saint-Jean, Au Coeur du pays...
D'autres encore mettent en scène des animaux, avec bien sûr une morale à la clef.
Dans Les grands et les petits, les petits sont nombreux et, finalement, c'est leur voie à eux que les grands suivent, puisqu'ils se nourrissent des faibles. De plus, les faibles, du fait de leur nombre, ont beau être nombreux à mourir, ils poursuivent tout de même leur chemin, inexorablement : ce sont donc eux les forts, finalement.
Dans l'Aigle et l'aiglon, on a aussi les forts contre les faibles, mais du point de vue des rapaces (les forts, donc).

aho en 1912
Juhani Aho en 1912.

Dans En chantant, Juhani Aho compare les oiseaux qui chantent en reconstruisant leur nid tombé - et une fois le travail accompli, ils s'arrêtent de chanter - au chant des poètes qui secouent la torpeur des Finlandais, de sorte que, eux aussi, vont reconstruire leur pays.
"Notre nid fut détruit, notre maison rasée, mais à peine venait-elle d'être détruite que le chant des charpentiers à l'oeuvre volait de nouveau sur la terre et sur les lacs." (page 48).
Les Feuilles est un peu du même genre.

Le Drapeau de Finlande se situe en 1899 : "le drapeau finlandais avait été remplacé par l'aigle russe", nous explique Denis Ballu dans son avant-propos.
Eh bien, depuis qu'il n'est plus là, il se remarque encore plus qu'avant, où les gens, indifférents, ne lui prêtaient pas attention. Et même plus : "Ne savent-ils point que le drapeau de Finlande se déploie, quand un nuage d'été aux courbes blanches plane sur un ciel d'azur ? Que nos couleurs resplendissent partout où les cimes couvertes de neige se dressent sur l'horizon ? Que notre pavillon se trouve arboré là-bas sur le lointain des lacs quand passe une voile blanche ?
Pourront-ils défendre aux nuages de voguer sous la voûte céleste ? [...]
ces drapeaux-là? Pourront-elles les arracher ?
" (page 82)

Ce sont donc des textes de circonstance qui, parce qu'ils sont bien écrits, peuvent susciter un intérêt plus général.
"La cause que défend l'auteur se grandit au point de devenir celle de l'humanité opprimée tout entière. Ce n'est pas le plaidoyer d'un jour et d'une affaire, c'est l'éternel plaidoyer de la justice.", écrit René Puaux, cité en fin de volume.

Ceci dit, j'ai quand même l'impression qu'il vaut mieux commencer par lire Juha (L'Écume des rapides). Dommage que cet ouvrage soit indisponible (sauf dans les bibliothèques, louées soient-elles !)

 


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