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ELSSCHOT Willem
(Anvers, 07/05/1882 - Anvers, 31/05/1960)

 

 

Willem Elsschot, romancier et poète belge, de son vrai nom Alfons-Jozef de Ridder, n'a écrit que 750 pages de prose, "ce qui n'en fit pas moins un auteur très influent" , nous apprend Wikipedia.
Il est né dans une famille de boulangers (et pas de fromagers). Il a exercé de nombreux boulots à Bruxelles, Rotterdam et Paris. Après la Première Guerre Mondiale, il a créé une agence de publicité à Anvers, sa ville natale, qu'il a dirigée jusqu'à sa mort.

Il est l'auteur de onze courts romans et d'un volume de poèmes.
Ses premiers romans (parmi lesquels Villa des Roses, 1913) ne connaissent pas le succès, et après Embobiner (Lijmen, 1924), il faudra attendre 1933 pour pouvoir lire son roman suivant, Fromage (Kaas, 1933), qui lui apporte "une reconnaissance aussi importante que durable" (quatrième de couverture de Fromage).
"Comme la plupart des titres l'indiquent, Elsschot tend à la banalisation de l'anecdote. [...] Ce dépouillement, Elsschot le poursuit à la manière d'un principe fondamental dans tous les domaines de la composition romanesque. Il rame ainsi à contre-courant des tendances naturalistes et régionalistes en vogue dans la Flandre de l'époque. Il saute hâtivement les descriptions et l'étude du milieu et des caractères et s'en tient rigoureusement à une perception en surface des faits et gestes de ses quelques protagonistes - des petits-bourgeois ne se mouvant guère en dehors de cercles restreints comme la famille, le quartier, le bureau." (Michel Dupuis, Dictionnaire des Auteurs, Bouquin).




- Fromage (Kaas, 1933). 157 pages. "Escales du Nord", Le Castor Astral. Traduit en 2003 par Xavier Hanotte (l'écrivain).

Frans Laarman, héros de plusieurs romans de Elsschot, est employé à la General Marine and Shipbuilding Company, une compagnie maritime, donc. En gros, il tape à la machine.
Le roman commence ainsi : "Enfin je reprends la plume, car de grandes choses sont sur le point d'advenir, et cela par la grâce de Monsieur Van Schnoonbeke.
Il faut savoir que ma mère est morte. [...]
Elle était vieille, très vieille. [...]
Ma soeur aînée, chez qui elle vivait, était gentille avec elle. Elle lui trempait son pain, veillait à ce qu'elle aille bien aux toilettes et, pour l'occuper, lui donnait des pommes de terre à peler. Et elle pelait, pelait, comme pour un régiment. Nous apportions tous nos patates chez ma soeur, la dame du dessus faisait pareil, de même que quelques voisins, car lorsqu'on avait essayé de lui faire peler une seconde fois un seau de pommes de terre déjà pelées, elle l'avait remarqué.
- Celles-là sont déjà pelées, avait-elle dit." (pages 13-14).
C'est à la fois drôle et pas marrant du tout.
Un peu plus loin, c'est l'enterrement. Frans Laarman fait la connaissance de Monsieur Van Schoonbeke, un homme fortuné et qui a des relations. Frans va chez lui et devient plus ou moins membre d'une "bande" de gens fortunés et à relations. Sauf que lui n'est pas fortuné, n'a pas de relations et ne comprend pas grand-chose aux discussions. Lorsqu'il essaie de placer un mot, c'est le four total, il est à côté de la plaque. En fait, il avait été présenté par Van Schnoonbeke à la bande comme "Inspecteur" aux chantiers navals.
"Je me contentai de sourire, histoire de leur laisser croire que derrière tout cela se cachait une sorte de mystère, que l'on dévoilerait peut-être plus tard, en temps utile." (page 27).
Cela ne peut pas durer...
Van Schnoobeke donne un coup de pouce à notre héros en le pistonnant auprès d'un importateur de fromages : il obtient le poste de représentant général pour la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg.
Sa mission ? Ecouler quelques tonnes d'édam double-crème première qualité !
Un nouveau monde s'ouvre à lui, celui du commerce, de l'argent qui va couler à flot, des fromages qui vont se vendre comme des petits pains, surtout son bon édam double-crème première qualité ! Ah, qu'il va en imposer aux réunions chez Schnoonbeke (c'est franchement très drôle).

Mais doit-il démissionner de la General Marine and Shipbuilding Company ? Est-ce bien prudent par les temps qui courent ? Et est-il possible de mener à bien de front ces deux activités ? Tout cela demande un peu de réflexion...
Et, à propos de réflexion, Frans prend sa femme pour une idiote : il lui donne à lire le contrat, s'imaginant qu'elle ne va rien comprendre au vocabulaire commercial. A lui, Frans, on ne la fait pas ! Il maîtrise les arcanes du langage commercial : "Pour moi qui avais tapé des milliers de lettres à la General Marine and Shipbuilding Company, c'était naturellement un jeu d'enfant. " (page 52).
Bien sûr, sa femme va se révéler beaucoup plus finaude que lui... Et le chemin vers la fortune fromagère ne va pas bien sûr se révéler aussi simple qu'il le pensait


Le livre, "satire particulièrement savoureuse du milieu des affaires" (quatrième de couverture) est souvent franchement comique (ne serait-ce que les relations entre Frans et sa femme !), c'est drôle et en même temps on a un peu pitié de ce pauvre Frans Laarman, qui croule sous les problème fromagers... Il n'est vraiment pas fait pour les affaires !

Ce roman a été adapté deux fois, pour la télévision (Gerard Rekers, 1968), et pour le cinéma (Orlow Seunke, 1999).

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