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SUKEGAWA Durian

(Tokyo, 1962 - )

sukegawa durian

 

"Né à Tokyo en 1962, Durian Sukegawa est poète, écrivain et clown, diplômé de philosophie et de l’École de pâtisserie du Japon.
Après une carrière de scénariste, il fonde en 1990 la Société des poètes qui hurlent, dont les performances alliant lecture de poèmes et musique punk défraient la chronique. De 1995 à 2000, il anime sur les ondes d’une radio nationale une émission nocturne plébiscitée par les collégiens et les lycéens. Il est l’auteur de nombreux romans et essais. Les Délices de Tokyo est son premier livre traduit en français.
" (Albin Michel).
Les Délices de Tokyo a été porté à l'écran par Naomi Kawase en 2015. Sukegawa Durian a aussi été acteur dans un film précédent de cette réalisatrice : Hanesu, l'esprit des montagnes (2011) :

 

 

 

les délices de tokyo   an   kirschblüten
Couvertures française, japonaise (illustration : (c) Tatsuro Kiuchi) et allemande.

- Les Délices de Tokyo (An, あん , 2013). Traduit du japonais en 2016 par Myriam Dartois-Ako. Albin Michel. 239 pages

"Doraharu, marchand de dorayaki.
Sentarô passait ses journées debout derrière la plaque chauffante.
Sa boutique était située en retrait de la route longeant la voie ferrée, dans la rue commerçante baptisée Sakuradôri, « rue des Cerisiers ». La rue se distinguait pourtant plus par le nombre de commerces fermés que par ses cerisiers plantés çà et là.
" (page 7).

Notre héros, Sentarô, vend dont des dorayaki, pâtisseries fourrées à la pâte de haricots rouges. Voici à quoi cela ressemble (pour les parisiens, il est possible d'en acheter facilement dans les épiceries comme Kioko) :
dorayaki     dorayaki

Sentarô a mis une offre d'emploi sur la devanture de son magasin. Un jour, une vieille femme, Tokue (soixante-seize ans) arrive et se dit intéressée.
"
Comment l'éconduire sans la blesser ? Sentarô cherchait ses mots en agitant sa spatule.
« Euh... on ne paie pas très bien. Par les temps qui courent, six cents yens de l'heure, vous imaginez.
- Hein ? Qu'est-ce que vous dites ? »
Sentarô se pencha vers elle. C'était la position qu'il adoptait pour tendre les dorayaki aux enfants et aux personnes âgées.
« Chez nous, le salaire n'est pas très élevé. On a besoin de quelqu'un, mais pour une personne de votre âge...
- Ah, ça. »
Son doigt crochu suivant la ligne inscrite sur l'affichette.
« Pour le salaire, la moitié fera l'affaire. Trois cents yens.
" (page 9).
Qu'est-ce qui pousse cette vieille femme aux doigts bizarrement tordus à travailler pour quasiment rien ?
Bien sûr, elle est ultra-forte pour confectionner une succulente pâte de haricots rouge confits (an). Avec elle, confectionner la pâte, ça prend plus de temps que d'ouvrir une boîte.

le film

"Toutes ces techniques étaient inconnues de Sentarô. « C'est compliqué, tout ça », laissa-t-il échapper ; ce à quoi Tokue répondit : « C'est une question de courtoisie.
- Pour la clientèle ?
- Non. Pour les haricots.
" (page 35).
Chacun cache un secret, il y a quelques ficelles romanesques... Toutefois l'auteur, qui maîtrise son sujet, sait bien parler de pâtisserie, et il y a un autre thème important qui arrive, mais dont je ne parlerai pas de peur de gâcher un peu le livre. Ce thème présente un réel intérêt. Il aurait certes pu être plus développé, mais il l'est déjà plus que dans le film de Naomi Kawase.

les délices de tokyo     film japonais
Les affiches française et japonaise.

De façon générale, le livre m'a paru meilleur que le film, qui est globalement fidèle, mais n'est qu'illustratif et tire trop vers la joliesse appuyée et un peu molle. Par rapport au livre, il manque au moins une information importante. Il y a aussi plusieurs maladresses : par exemple, dans le livre, Sentarô effectue une recherche sur internet, alors que dans le film, c'est la petite jeune, Wakana, qui effectue la même recherche... mais dans une bibliothèque ! Il s'agit probablement de souligner la misère de son environnement familial, ou alors la scène a été jugée plus cinématographique. De plus, curieusement, le fait que Tokue n'ait pas eu d'enfants est expliqué de façon différente dans le film et le livre. A quoi est due cette modification ? Est-ce que ce qui est écrit dans le livre n'est pas vrai historiquement ? Ou bien ne fallait-il pas le dire au cinéma ?

le film
De gauche à droite : Wakana, Tokue et Sentarô.


Même si
Les Délices de Tokyo n'est pas un chef-d'oeuvre (il y a des facilités, le style, sans être mauvais, est souvent passe-partout), c'est tout de même un roman très agréable à lire dans sa première partie (qui donne faim, plus que le film), et qui aborde ensuite un sujet peu traité : il faut bien dire qu'on apprend des choses assez sidérantes sur la société japonaise.

 

Bande-annonce du film Les Délices de Tokyo (Naomi Kawase, 2015) :

 

 

 

 

 

 

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