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SAKAGUCHI Ango
(1906-1955)


sakaguchi ango

 

Sakaguchi Ango était fils d'une famille nombreuse de riches propriétaires terriens.
Exclu à 17 ans de son lycée, il lit Baudelaire, Poe, qu'il admire outre pour leur qualité littéraire, parce qu'ils "furent de superbes ratés".
Il est diplômé en philosophie de l'Inde en 1930. Il alterne les périodes d'ascèse et de débauche, de solitude et d'insoumission.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, ses écrits antitraditionnalistes vont à l'encontre de la pensée dominante. Il fait un éloge de la déchéance dans un mélange de provocation et d'anticonformisme.
Ses personnages sont des antihéros marqués par la fuite, l'aspiration à autre chose qui permet de se découvrir soi-même. Il recherche l'"épaisseur existentielle".
Il meurt en 1955 épuisé par l'alcool et les drogues, sans avoir rien produit depuis plusieurs années.

sakaguchi ango

 

L'idiote

- L'Idiote (deux récits traduits et présentés par Edwige de Chavanes ; 89 pages).
1/ L'Idiote est un récit qui se déroule dans un quartier pauvre de Tôkyo, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, au moment des bombardements américains. Izawa, un apprenti réalisateur de films culturels, qui sont en fait de pitoyables films de propagande, se méprise profondément de travailler dans ce milieu qui ne cherche qu'à faire un maximum d'argent en suivant la mode, et à le dépenser en filles et boisson.
Son voisin est un "fou" : assez riche, il s'est construit une maison au fond d'une impasse pour éviter de rencontrer des gens.
La femme de ce fou est l'Idiote, une femme qui ne parle pas et ne comprend pas bien ce qu'on lui dit. Un jour, elle se réfugie dans la petite chambre qu'habite Izawa. C'est alors que commence une relation particulière entre ces deux êtres. Lui se pose beaucoup de questions sur l'art, l'avenir du Japon à l'approche de la fin du monde (les Américains arrivent : que feront-ils ?), le sens de la vie, les pulsions de la chair. L'Idiote, elle, symbolise les besoins physiques, animaux. Elle est une chair sans âme.
Les pages sur les bombardements américains, les flammes des incendies, les cadavres sont vraiment impressionnantes. Un style dense, imagé, très fort.

2/ Je voudrais étreindre la Mer : ce récit présente la liaison entre un homme et une femme frigide. L'homme s'interroge sur la nature de son désir, comme dans L'Idiote, et sur ce qui distingue l'homme de l'animal.
"La femme ignorait le plaisir des sens et dans cette ignorance, j'avais découvert ma patrie. Ce vide jamais comblé ne fût-ce que d'une ombre, purifiait toujours mon coeur. Je pouvais en toute quiétude succomber à la tentation de mon propre désir ; parce que rien, absolument rien ne lui répondait" (page 86).

 

Autres livres :
- De la Jeunesse (Seishun-ron,1942)
- Souvenirs d'une pierre (Ishi no omoi, 1946)
- La Chute (Darakun-ron, 1946)
- Meurtres sans continuité (Furenzoku satsujin jiken, 1948, prix du Club des auteurs de romans policiers).
- Nouvelle géographie du Japon d'Ango, essais (Ango shin-Nippon chiri, 1951)


Films d'après son oeuvre :
- Kyukeraresen katsumadeha (1958), réalisé par Toyoda Shirô
- Les fleurs de la forêt de cerisiers (Sakura no mori no mankai no shita, 1975), réalisé par Shinoda Masahiro
- Furenzoku satsujin jiken (1977) , réalisé par Sone Chusei.
- Docteur Akagi (Kanzo sensei, 1998), bon film de Imamura Shohei, le célèbre réalisateur de l'Anguille, La Ballade de Narayama...
- L'Idiote (Hakuchi, 1999), réalisé par Tezuka Makoto (le fils de Osamu Tezuka, le célébrissime mangaka). L'exemple même qu'un excellent livre, court, peut donner un film très mauvais et très long (2h25) dans lequel surnagent pourtant, comme dans un yaourt, des morceaux de vrai livre. Pour faire moderne, le scénariste et réalisateur a cru bon, dans l'espoir de mener une réflexion sur le pouvoir des images (pseudo-réflexion qui n'apporte rien : tout le monde sait que les médias abrutissent les masses, ce n'est pas la peine d'en rajouter), d'ajouter des scènes de tournage d'une émission consacrée à une chanteuse tyranique (une idole), dont le plateau ferait passer les jeux idiots (mais marrants, eux, parce qu'ils ne se prennent pas au sérieux) des Spy Kids pour une émission de Bernard Pivot. Le mélange de seconde guerre mondiale et de relents de dictature futuristico-rétro à la 1984, ou Avalon est totalement raté et une injure pour les deux films cités. Espérons que le réalisateur sera plus inspiré pour l'adaptation de Black Jack, l'excellent manga de son père !


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