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Elke SCHMITTER
(Krefeld, Allemagne, 25/01/1961- )

 

Elke Schmitter est journaliste et critique littéraire, et l'auteur d'un recueil de poèmes, d'une biographie de Heinrich Heine (Und grüß mich nicht unter den Linden). Son premier roman publié sous son nom, Madame Sartoris, a connu un grand succès critique.

couverture

Madame Sartoris (Frau Sartoris, 2000 ; 151 pages), traduit de l'allemand par Anne Weber. Actes Sud.
"
La route était libre. Il crachinait, comme souvent dans notre région, et le crépuscule allait basculer dans l'obscurité - on ne peut donc pas dire que la visibilité était particulièrement bonne. Peut-être est-ce pour cette raison que je ne l'ai aperçu que très tard mais, plus probablement, j'étais simplement perdue dans mes pensées. Je suis souvent perdue dans mes pensées. Non pas que cela donne quelque chose.
Je rentrais à la maison . J'avais fait des courses en ville et rencontré Renate qui était venue passer un après-midi à l.. Nous avions sifflé un verre, mais vraiment un seul - deux maximum. Je savais bien que j'allais devoir reprendre le volant ; en plus, Ernst vérifie mon haleine.
" (page 11)
On a dès le début du roman ce qui va faire le livre :
- il s'est passé un accident, mais quoi ?
- Madame Sartoris aime boire, et son psychisme est un peu vacillant.

"
Et si Madame Bovary avait été une Allemande de notre époque ?" demande la quatrième de couverture. C'est un peu ça, mais pas complètement. Elle pourrait vivre par elle-même, elle a un travail, elle gagne sa vie, elle pourrait être indépendante, partir. De plus, elle a un enfant et une belle-mère.
Elle raconte sa vie dans le livre.
Elle s'est mariée, parce qu'il faut bien se marier, avec un homme qui n'est pas son Grand Amour : Ernst. En fait, plus qu'Ernst (qui porte pas mal son prénom, il est assez "sérieux", mais blagueur avec des blagues de goût douteux, bref il est un peu "beauf"), Madame Sartoris aime beaucoup sa mère à lui.
"
Elle était veuve de guerre, son fils unique avait perdu une jambe au champ de bataille, sa retraite était plus que modeste - mais elle avait toujours l'air d'avoir tiré le gros lot et d'attendre des gens qu'elle pourrait faire participer aux gains. [...] Ernst m'a dit que tu étais belle, dit-elle en coupant le gâteau, mais pas que tu étais aussi ravissante !" (pages 20-21).

Ernst est une crème d'homme, aux petits soins avec sa femme. Il n'en revient pas, qu'une femme aussi ravissante que Madame Sartoris ait bien voulu de lui ! Mais elle s'ennuie...

"
Quand on pense à ce qu'il y avait à faire à L. ! Le samedi après-midi, il y avait le bowling, puis la réunion du club de bowling où l'on se retrouvait « dans un cercle joyeux »." (page 23). Elle n'arrive pas à s'amuser avec les autres, à s'intéresser à ce qui fait l'intérêt et les petites joies de ces gens médiocres.
Tout cela est tellement différent de ce qu'elle avait ressenti avec un amour de jeunesse... "Nous n'avions pas besoin d'occupations, et je ne sais plus comment le temps passait ; je me souviens du bonheur, mais je ne sais plus à quoi il ressemblait.
" (page 34).
"
Nous voulions tous une maison avec jardin et des enfants et passer des vacances en Espagne et vieillir en paix et, à moins de se tromper sur toute la ligne, on pouvait s'estimer heureux, et pourquoi se serait-on trompé sur toute la ligne sur quelqu'un qui venait de la même ville et qu'on connaissait depuis longtemps et dont les parents avaient un magasin au coin de la rue ou travaillaient à la Caisse d'épargne, derrière le guichet." (page 69).
Une vie terne a besoin d'être épicée.
Elle le sera.

Le roman, c'est donc le récit de la vie de Madame Sartoris, sa jeunesse, ses espoirs... et puis la suite.

C'est vraiment un bon livre.
Jolie couverture avec une toile de August Macke : A la veste jaune, détail, 1913.


Côté traduction, pas grand chose à dire, si ce n'est un assez étonnant "... je hochai les épaules" (page 29 ; en Allemand : "mit den Achseln zucken").



Autre livre traduit en français :
- Légers manquements (2002).


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