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Gerhart Hauptmann
(Silésie, 15/11/1862 - Silésie, 06/06/1946)

 
gerhart haumptmann    corinth
A gauche : photographié par Nicola Perscheid en 1914. A droite : portrait par Lovis Corinth (1900)

 

Il est "un auteur dramatique allemand, grand représentant du naturalisme. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1912 et le prix Goethe en 1932. Dans un autre registre, il figura sur la Sonderliste de la Gottbegnadeten-Liste.

Gerhart Hauptmann a inspiré Thomas Mann pour le personnage de Mynheer Peeperkorn dans La Montagne magique (Der Zauberberg, 1924).[...]

Hauptmann se consacre d'abord à la sculpture. Il se rend en Italie à Naples, après un long périple qui l'emmène de l'Espagne à la Suisse et qu'il décrira dans L'Aventure de ma jeunesse (Das Abenteuer meiner Jugend, 1937). Fasciné comme tout intellectuel allemand par le classicisme antique, il envisage à l'époque de se rendre en Grèce mais une maladie le ramène brusquement en Allemagne. Il s'essaie ensuite, sans grande conviction, au domaine épico-poétique, puis au roman et à la nouvelle avec Le Garde-barrière Thiel (Bahnwärter Thiel, 1888). Il se tourne néanmoins rapidement vers l'écriture de pièces de théâtre influencées par Arno Holz et Johannes Schlaf, inspirateurs du naturalisme outre-Rhin.
Hauptmann reste, sa vie durant, fidèle à certaines caractéristiques de ce théâtre, telles l'impossibilité pour l'homme d'être maître de ses actions, l'étude du milieu, l'utilisation de dialectes et le choix de sujets plus ou moins pathologiques. La notion de déterminisme joue un rôle majeur dans ses pièces.
". (totalité de l'article à lire sur Wikipedia).

Parmi ses pièces les plus connues : Les Tisserands (Die Weber, 1892), La Peau de castor (Der Biberpelz, 1893), L'Assomption de Hannele Mattern (Hanneles Himmelfahrt, 1893), La Cloche engloutie (Die versunkene Glocke, 1897), Le Voiturier Henschel (1898).
Ravel a travaillé sur un opéra tiré de La Cloche engloutie (1906-1912), mais a détruit ce qu'il avait fait. Toujours inspiré de cette pièce, Respighi composera son opéra La Cloche engloutie (La campana sommersa ; 1926-1927)

 

âmes solitaires
Couverture : Egon Schiele : Autoportrait (détail)

- Âmes solitaires. (Einsame Menschen, 1891). 154 pages. Traduit de l'allemand en 2007 par Jörn Cambreleng. Editions Théâtrales. Maison Antoine Vitez.125 pages.
"Les événements de cette fiction se déroulent dans une maison de campagne à Friedrichshagen près de Berlin, dont le jardin donne sur un lac, le Müggelsee. [...] Epoque : le temps présent." (page 6).
Johannes Vockerat, un intellectuel qui se veut écrivain philosophique, est marié avec Madame Käthe, qui a accouché il y a peu. Sa belle-mère, Madame Vockerat, est présente pour l'aider, de sorte qu'elle puisse se reposer.
On apprend que Johannes s'est détourné de sa charge de pasteur pour se consacrer à la philosophie. Ses parents, eux, des gens simples, sont profondément croyants.
Johannes discute avec un ami peintre, Braun, de problèmes liés à la religion et à la science. Johannes semble s'énerver facilement, être instable. Il annonce que le quatrième chapitre est prêt, qu'il a nécessité douze pages de bibliographie...

On regarde tout ce petit monde vivre, passer à table dans le jardin. Il y a aussi le père de Johannes, et puis un pasteur, la nourrice, une marchande...
Sur ce, arrive une étudiante russe, Anna, qui est une amie de Braun.
Voici Braun qui parle à Anna de son ami Johannes :
"BRAUN. - Il a bon fond. À part quand il en vient à parler de son travail, là il devient imbuvable. Faites attention, si vous passez l'après-midi ici, il ne manquera pas de vous lire ce qu'il écrit.
MADEMOISELLE ANNA. - Qu'est-ce qu'il écrit ?
BRAUN. - Trop pointu pour moi. Philosophico-critico-psychophysiologique - qu'est-ce que j'en sais ?!
MADEMOISELLE ANNA. - Ça m'intéresse. Je suis moi-même « vouée à la philosophie » - comme on dit.
BRAUN. - Alors là, mademoiselle ! Vous n'êtes pas repartie de sitôt. Si vous vous intéressez à son travail, ça lui fera un immense plaisir.
" (page 28).
C'est ainsi que Johannes va trouver quelqu'un à sa hauteur intellectuelle, quelqu'un avec qui il pourra parler, qui le comprendra. Contrairement à sa femme. Même s'il aime probablement sa femme (de toute façon, moins qu'elle ne l'aime).
Pourra-t-il n'y avoir qu'une amitié purement intellectuelle ? Que diront les gens ? Que croiront-ils ? Comment va réagir sa femme ? Tous les problèmes viendront-ils du fait qu'il ait tourné le dos à Dieu ?
La mère de Johannes aura-t-elle raison de dire :
"MADAME VOCKERAT : Je préférerais cent fois le voir simple paysan, ou jardinier - ou pourquoi pas fonctionnaire ou autre chose - et qu'il arrête de ruminer et de ruminer - [...] Parfois j'ai l'impression que ça n'est tout de même pas possible. Et puis bon, quand on s'est assez fait de mouron, on se dit à nouveau : le bon Dieu va arranger ça." (pages 37-38)
Comme on le voit, le style de langage change fortement selon les personnages.

"Mais ce qui frappe davantage que le style dans la dramaturgie de Hauptmann est le classicisme de sa construction, l'enchaînement extrêmement maîtrisé des scènes et la conduite de la tension dramatique qui fait de chaque fin d'acte une acmé. Cette structuration classique, là où la modernité de son temps appellerait une dramaturgie en tableaux, tout comme le thème de l'émancipation de la femme, placent clairement la pièce dans la filiation d'Ibsen, modèle de la génération de Hauptmann. Pourtant, ce qui fait avancer l'action n'est pas ici, comme chez Ibsen, un événement du passé qui ferait son trajet souterrain vers la lumière, mais plutôt une pulsion de vie qui provoque des échappées, des jets de vapeur tout au long de la pièce, entrecoupés par les moments où le couvercle de la casserole bourgeoise retombe." (Jörn Cambreleng, postface, page 116).

Dans la dédicace de l'édition originale, Hauptmann a écrit : "Je mets ce drame entre les mains de ceux qui l'ont vécu". (postface, page 115)
Ceci est explicité dans le Dictionnaire des Oeuvres (Robert Laffont) : "Hauptmann s'est inspiré de certains épisodes de sa vie intime (la fin de son amour pour sa première femme, la rencontre d'une autre qui le comprend mieux et qu'il épouse en secondes noces)."

Je dois quand même dire ne pas avoir été enthousiasmé par la pièce, que j'ai trouvée un peu longue. Mais on sent très nettement l'influence d'Ibsen, dont je ne suis pas un inconditionnel...

Dommage quand même que si peu d'oeuvres soient disponibles en français (même pas la Cloche engloutie !)... Peut-être peut-on trouver de vieilles traductions sur le net (en anglais, oui ; en français, c'est moins sûr).


Un très grand nombre de ses oeuvres ont été adapté au cinéma (notamment Les Rats, de Siodmak en 1955 ; Le Fantôme de Murnau en 1922) et à la télévision. Il a aussi collaboré au Faust de Murnau.

 

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