Livre.gif (217 octets) Littérature Francophone Livre.gif (217 octets)



-
dictées

- listes
- liens recommandés


Papillon.gif (252 octets)

-> retour francophone <-

retour
page d'accueil

 


Georges Brassens

(Sète, 22/10/1921 - Saint-Gély-du-Fesc, 29/10/1981)

brassens

"Il met en musique et interprète, en s’accompagnant à la guitare, plus d'une centaine de ses poèmes. Outre ses propres textes, il met également en musique des poèmes de François Villon, Victor Hugo, Paul Verlaine, Paul Fort ou encore Louis Aragon. Il reçoit le Grand prix de poésie de l'Académie française en 1967.

Il enregistre quatorze albums entre 1952 et 1976. Auteur de chansons populaires françaises, parmi lesquelles : Le Gorille, Les Copains d'abord, Chanson pour l'Auvergnat, Les Amoureux des bancs publics, La Mauvaise Réputation, Je me suis fait tout petit, Les Trompettes de la renommée, Supplique pour être enterré à la plage de Sète..." (Wikipedia)

la tour des miracles
Sète, Cimetière Marin devant la tombe de Paul Valéry, le 9 octobre 2016.

La Tour des miracles (1953). Stock. 173 pages.
Il s'agit du deuxième roman de l'auteur (le premier étant La Lune écoute aux portes)
Il commence par un court "entretien" (qui a figuré lors de la réédition du livre chez Stock : le roman avait d'abord paru aux Editions JAR - Jeunes Auteurs Réunis) :

"- Brassens, que pensez-vous de « La Tour des Miracles » ?
- Moi ? Je m'en fous.
- ?
- Vous savez, on m'a beaucoup sollicité pour publier « La Tour ». Des copains l'appréciaient. Des gens qui m'aiment bien se pourléchaient à l'idée d'avoir ça un jour dans leur bibliothèque. Alors, pour avoir la paix, j'ai dit oui, comme d'habitude. Mais il faut prévenir l'amateur : c'est farci de fautes de goût, et même de fautes de tout.
- Doit-on en conclure, Georges Brassens, que, père indigne, vous ne prisez guère cet ouvrage ?
- Je me fous de tout ce que j'ai écrit. La seule chose qui m'intéresse est ce que j'écrirai demain.
" (page 7).

"La Tour des miracles, on va le constater, est un peu une redite de La Lune écoute aux portes. [...] On y retrouve aussi des morceaux de textes précédemment publiés et repris sans vergogne à l'identique. Surtout, on se replonge dans le même univers à moitié réel, à moitié réinventé. Avec la même problématique à la clef : où vivre ? Dans la grisaille de la misère et du quotidien ou dans le délire du rêve et de l'imaginaire ?" (Préface de Jean-Paul Liégeois dans "Brassens, Oeuvres Complètes", le Cherche-Midi, page 876).
Effectivement... Voici un extrait du chapitre deux de la Lune écoute aux portes :
"En ce temps-là nous habitions Montmartre.
Un appartement fabuleux.
Composé de quatre pièces par temps calme et de trois les jours de grand vent
" .

Voici maintenant le début de la Tour des miracles :
"En ce temps-là, nous habitions Montmartre. Une maison miraclifque de sept étages par temps calme et de six les jours de bourrasques. Nous occupions tout l'étage amovible et l'avions baptisé « l'abbaye gré-du-vent », mais chez les pupazzi de pacotille on ne le désignait pas autrement que sous le nom de « tour des miracles » par allusion à la fameuse cour de malandrins." (page 9).
"On accédait à notre abbaye par un de ces petits escaliers raides et étroits que l'on appelle ordinairement escaliers ou échelles de meunier." (page 11). Mais il manque des marches et celles qui restent sont rongées par les vers...
"Extrêmement difficile donc de monter chez nous sans se casser une jambe." (page 11). De pareils accidents arrivent tout au long du roman.

Parmi les nombreux personnages du roman, on en trouve un qui n'a pas peur de se casser une jambe. Il s'agit d'un "luc-de-jatte". A-t-il perdu ses jambes à la guerre ? Pas du tout :.
"Parti avec ses jambes un matin de son enfance, il était rentré sans le soir. Sa mère lui avait passé un savon.
- Où les as-tu perdues ? s'était-elle enquise.
- Je ne le sais pas.
La bonne femme n'en était pas revenue.
- Le comble de l'étourderie. C'est inouï enfin. Comme tout le monde, il m'arrive de perdre mes jambes, nom d'un chien, seulement je m'en aperçois tout de suite et, revenant en arrière, je cherche les membres infidèles, les retrouve, les rajuste à mon bassin et me remets en route guillerette. Toi tu te distingues. Tu sèmes tes jambes en route et tu continues de courir comme si de rien n'était. Tête à l'évent.
" (page 16).
Comme on le voit, on nage dans l'absurde.

L'abbaye est pleine de chats. "Si l'on cherchait quelqu'un ou quelque chose, c'était toujours derrière un chat qu'on le trouvait ; d'où hélas la portée quasi nulle du jeu de cache-cache. Impossible de marcher ailleurs que sur une queue. D'ailleurs il n'y avait pas d'ailleurs ; il n'y avait que des queues.
Au fur et à mesure qu'on les écrasait, les dites queues s'élargissaient et s'allongeaient. Les physiciens et les pâtissiers le savent bien. [...]
Alors on marchait sur leurs têtes et les têtes s'élargissaient et s'allongeaient comme des queues. On en arrivait à les confondre entre elles, à caresser les grippe-fromages à rebrousse poil et à être mordu d'importance en passant pour des imbéciles aux yeux des pupazzi de pacotille.
On avait essayé de marcher au plafond. Mais au plafond, il avait aussi des chats. Il y en avait même un peu plus que parterre et si l'on se fût avisé de les en chasser, on se serait aperçu sans doute qu'il n'y avait pas de plafond.
" (pages 21-22)

Ce qui est présenté comme un roman est donc un ensemble de blagues de potaches, souvent en-dessous de la ceinture (on fait souvent pipi par la fenêtre sur les passants, surtout après avoir mangé des asperges ; une dame callipyge s'assied beaucoup sur des messieurs...). C'est parfois assez amusant, absurde, mais c'est trop décousu (d'autant qu'il n'y a pas d'histoire), et beaucoup trop long.

Le livre semble principalement destiné aux copains de Brassens, qui devaient comprendre pas mal d'allusions, se reconnaître ou bien reconnaître des gens qu'ils connaissaient...




- Retour à la page de Littérature Francophone -

 

Toute question, remarque, suggestion est la bienvenue.MAILBOX.GIF (1062 octets)